A la veille d’une fête religieuse, le voleur Korkis, qui vient de s’évader de prison, et son complice Schultz se trouvent sur le parvis du temple et, à la vue de la richesse étalée par les moines mercantiles, décident de voler le temple. Korkis y pénètre la nuit, mais Schultz, poursuivi par la police, n’a pas réussi à venir ouvrir les portes comme prévu pour que sorte Korkis. Celui-ci, pris au dépourvu le matin de la fête où se pressent déjà les fidèles, prend des vêtements d’église et se fait passer pour Saint-Iorgen. Mais le commissaire le reconnaît et le dénonce au supérieur. Celui-ci pour le confondre lui demande de réaliser un miracle. Korkis s’exécute en soignant un prétendu boîteux, qui n’est en fait que son complice Schultz. Les pères du temple que la présence du nouveau « saint » perturbe convainquent Korkis de partir pour l’étranger après lui avoir donné une « compensation » et un passeport. Korkis quitte la ville avec Schultz et emmène avec lui la fille du supérieur.
"Le nouveau film de Protazanov, La Fête de St-Iorgen, (…) est une comédie antireligieuse quelque peu superficielle, mais fraîche et gaie. Le léger parfum de romantisme élégant, vieilli, du Procès des 3 millions, se fait nettement sentir dans le film. Bien sûr, le brigand habile et séduisant, représenté par Ktorov et son Sancho Pança, le deuxième escroc, Ilinski, avec ses éternels petits trucs, sont tous deux des personnages sympathiques. Mais à côté de cela, le film révèle de façon foudroyante la vénalité et la duperie de l’Eglise (catholique), et le lien entre l’Eglise et le gouvernement capitaliste est montré de façon si évidente, qu’il est difficile de ne pas pardonner au film son romantisme à bon marché. La Fête de Saint-Iorgen est loin des voies magistrales du cinéma soviétique, mais à une étape donnée de notre action culturelle, il garde en lui des qualités positives." N.V.1930 (cité dans Le cinéma russe et soviétique, Jean-Loup Passek, Centre Pompidou)