Le Conte des contes : Couronné "Meilleur film d'animation de tous les temps et de tous les pays" par l'Académie de l'Art Cinématographique et Acifa, Hollywood, Los Angeles (USA), 1984
Grand Prix au Festival international du cinéma à Lille (France), 1980 Prix de la critique internationale (FIPRESSI), 1980 1er Prix du Festival international du cinéma à Ottawa (Canada), 1980 Grand Prix du Festivla de Zagreb (Yougoslavie), 1980
Biographie
Youri Norstein est né le 15 septembre 1941 à Andreievka dans la région de Penza où avait été évacuée sa famille après le début de la guerre. Son père était menuisier. Tout en travaillant dans une usine de meubles, il entreprit en 1959 des études de dessinateur au studio Soyouzmoultfilm où il a commencé a travailler en 1961.1961.1961.
En 1968, il coréalise avec Arkadi Tourine 25 octobre, premier jour film sur la révolution, et en 1970 il réalise, en collaboration avec son ancien professeur Ivanov-Vano La Bataille de Kerjenets qui s’inspire d’un épisode de l’opéra Le Conte de la ville de Kitej de Rimski-Korsakov. Il utilise dans ce film icônes, fresques et enluminures de l’art du Moyen Âge.
C’est à partir de 1970 qu’il réalise avec sa femme Franzeska Yarboussova, la série de dessins animés qui feront sa réputation mondiale. Le Conte des contes est désigné en 1984 à Los Angeles comme le meilleur film d’animation de tous les temps.
Actuellement Youri Norstein prépare une adaptation de la nouvelle de Gogol Le manteau
« Maître du papier découpé, Norstein est un perfectionniste subtil qui allie une belle virtuosité technique à, un graphisme original et lumineux et un sens profond de la poésie et de la musicalité » (Larousse du Cinéma)
Autobiographie :
« Dans mon enfance, alors que j'étais gravement malade, je faisais toujours le même rêve. C'était comme si, dans l'obscurité, se dressait, en un épais parallélépipède, une pile de papier extrêmement fin d'environ un mètre de haut. Je dois avec rapidité et précision transporter toute cette pile de papier, feuille par feuille, en un autre lieu. Je m'efforce de le faire le plus rapidement possible mais la pile ne diminue pas d'un seul feuillet et l'autre n'augmente pratiquement pas non plus.
Plus tard, alors que je faisais du dessin animé, je suis plus d'une fois revenu à ce rêve d'enfant en travaillant à un de ces calques sur lesquels étaient dessinés les mouvements. Je suis né en 1941, le 15 septembre, dans le village de Andreievka qui se trouve dans la région de Penza, l'un des lieux d'évacuation au tout début de la guerre.
En 1943, nous sommes revenus à Moscou avec ma mère et mon frère aîné. Ma mère, Bassia Guirchevna Kritehevskaia, a travaillé toute sa vie dans des établissements destinés à la petite enfance : des crèches, des jardins d'enfants, à la halte-garderie de la gare.
Mon père, Berco Leibovitch Norstein, était ajusteur dans l'industrie du bois. Il mourut quand j'avais 14 ans. Je n'ai pas eu le temps de le connaître vraiment. Selon ce qu'on m'en a dit, c'était une personnalité intéressante. Alors qu'il n'avait reçu aucune formation, il s'intéressait aux mathématiques de haut niveau, possédait l'oreille absolue ainsi qu'une mémoire musicale extraordinaire. Il sifflait par cœur des airs de Wagner et Schubert. Je pense que mon frère aîné, qui étudia la musique et devint par la suite restaurateur de violon, a hérité des talents de notre père. Ma mère n'avait pas d'aptitude particulière mais faisait bien la cuisine et défendait ses enfants des horreurs de la vie. On me rappelait sans cesse mes origines juives.
J'ai fait mes études secondaires et, durant les deux dernières années, j'ai suivi parallèlement les cours de l'École d'Art où étudiait Franceska Yarbousova, qui devait devenir plus tard mon épouse.