En Ukraine, la réforme agraire divise les paysans d'un petit village rural, et les riches koulaks combattent avec véhémence l'application des idées révolutionnaires. Enthousiasmé par la collectivisation des terres, le jeune communiste Vassili va bientôt s'attirer de nombreux ennemis...
Synopsis
L’été en Ukraine : la terre prodigue en abondance ses richesses. Vassili, le fils d’un paysan, organise un kholkoze et reçoit un tracteur. Il laboure les terres communes, mais aussi celle d’un koulak. Plein de haine, Homa, le fils de ce dernier, se venge : il tue Vassili d’un coup de feu, par une splendide nuit d’été. Toute la nature semble se pencher sur le martyr. Et tout le village, bouleversé par le drame, assiste à l’enterrement de Vassili, et rejoint les pionniers de la collectivisation. Homa reste seul, dévoré par sa fureur stérile, de même que le pope, qui implore Dieu. La nature continuera à protéger la terre féconde et la paix des paysans unis dans une œuvre de progrès.
La Terre est considérée comme l’un des plus grands films du cinéma mondial : « le plus beau film du monde », l’admirable chant du cygne du cinéma muet qui figure, aux côtés de Potemkine et de La Mère parmi les douze meilleurs films de tous les temps (Bruxelles, 1958) » (citation extraite de Le cinéma soviétique par ceux qui l’ont fait, Les Editeurs français réunis, 1966).
Dans la Pravda du 29 mars 1930, on lit cet hommage rendu au film de Dovjenko, assorti pourtant d’une vive critique adressée aux admirateurs inconditionnels du film. L’article dénonce l’inefficacité de la critique sociale du scénario dont l’invraisemblance annule la portée exemplaire. On ne voit pas, selon P.Bliakhin, d’où peut naître l’hostilité entre des paysans présentés comme si proches dans leur apparence et leur mode de vie :
« La Terre est sans aucun doute l’une des réalisations les plus importantes et originales de l’art cinématographique… la discussion s’échauffe parce que le film est réalisé par un metteur en scène plein de talent et d’originalité qui, dès son cinquième film, se place sur les rangs des plus grands maîtres, tels que Eisenstein et Poudovkine. Et l’on entend déjà dire qu’il les a dépassés, qu’il a réussi à aller au-delà des limites du langage cinématographique et qu’il a résolu le problème de l’orientation véritablement prolétarienne de l’art cinématographique. Nous pensons que tout cela est très discutable et vaut d’être longuement étudié. Mais ce qui est indubitable, c’est que dans notre cinématographie nous n’avons aucune œuvre semblable à celle de Dovjenko, par l’émotion, l’originalité, le pittoresque et le rythme… »