Un vieux grand-père ukrainien traverse le siècles pour nous faire revivre l’histoire millénaire de l’Ukraine et sans relâche il recherche le trésor que les Scythes, envahisseurs sanguinaires de l’ancienne Ukraine, auraient caché dans la montagne Zvenigora. Mais arrive la première guerre mondiale et les prémices de la révolution. L’un des petits fils, Timochka pense que le vrai trésor c’est dans la révolution qu’il faut le chercher. Le deuxième petit-fils est devenu nationaliste contre-révolutionnaire et bandit de grand chemin. A la fin de la guerre civile, tandis que Timochka fait des études, son frère Pavlo exilé à Prague revient au pays avec mission de faire sauter un train. Il convainc son grand-père d’accomplir cette mission. Mais celui-ci prend peur et le train continue sa course emportant le grand-père et les ouvriers qui l’ont saisi.
Commentaires
"Zvenigora donne vie aux légendes et aux coutumes de l’histoire ukrainienne, non pas du point de vue d’un chercheur pédant, mais du point de vue d’un contemporain. Sans altérer l’histoire, sans troubler le style romantique des légendes populaires, Dovjenko a cependant su montrer l’histoire dans toute sa nudité crue, sourire ironiquement de son romantisme, la dévoilant et montrant ainsi son inconsistance.
Le réalisme et le symbolisme, utilisant dans leur but même l’actualité cinématographique pour montrer l’industrialisation de l‘Ukraine, sont les procédés fondamentaux de Dovjenko. (…)
Dans la composition des plans, par ses effets d’éclairage, il montre toute une série de découvertes techniques, nouvelles et originales. Le fantastique est présenté non sans influence directe d’Abel Gance et de Fritz Lang, mais le style ukrainien soutenu, l’éclairage fantasmagorique, l’humanité intentionnelle du récit qui passe devant les yeux et son alternance rythmique avec les faits les plus réalistes du passé et du présent, tout cela est plein d’audace et de talent.
Chez nous, à Moscou, le spectateur ordinaire sort du cinéma quelque peu désorienté. C’est sans aucun doute la conséquence d’une faiblesse du film : il ne peut être compris que par les spectateurs connaissant à fond l’histoire de l’Ukraine."
I. Kruti 23/05/1926.