Pauvre pauvre Pavel : Prix de la Critique internationale (FIPRESCI), 2003
Prix du meilleur film, du meilleur premier film et de la critique au festival "Kinotavr", 2003
Le Tsarevitch Alekseï : Prix de la presse au Festival "Vivat Kino Rossi" à Saint-Pétersbourg, 1997
Biographie
Né le 1ier mai 1928 dans le village de Mazanovo, sur l'Irtych (région du fleuve Amour en Sibérie).
Réalisateur et scénariste russe.
Artiste du Peuple de la RSFSR (18 juin 1987).
Diplômé en 1952 de la faculté de mise en scène du VGIK (classe de S. Youtkevitch et M. Romm). Il fait ensuite toute sa carrière à Léningrad (Saint-Pétersbourg). Il travaille d'abord aux Studios de vulgarisation scientifique Lennaoutchfilm : "Pour des prairies et des pâturages nouveaux", "Au club du kolkhoze", Une nouvelle machine pour la bonification", etc. A partir de 1964, il intègre les Studios Lenfilm comme assistant-réalisateur puis réalisateur à part entière. En 1989, il devient directeur artistique du studio Goloss (La Voix), subdivision de Lenfilm. Depuis 1995, il est Président de la Guilde des Cinéastes de Saint-Pétersbourg.
Après le modeste "Barboss rend visite à Bobik", ses vrais débuts datent du film "Le Chef de la Tchoukotka" (1966). Sur fond traditionnel d'aventures historico-révolutionnaires, se déploie une comédie héroïque avec des notes parodiques et même un brin de vaudeville. C'est d'une grande originalité et une totale réussite, saluée par un succès public. Il confirme son métier en 1970 avec "Les sept fiancées du sergent Zbrouev" (31,2 millions de spectateurs). Il faut dire que les années d'enfance et d'adolescence passées dans la sauvage et lointaine Sibérie lui ont permis de garder une fraîcheur et une authenticité réelles, même au VGIK de Moscou et dans la métropole de Léningrad. Remarquable conteur doué d'une verve irrésistible, il sait transposer ses talents dans ses mises en scène où il mélange habilement gaieté et tristesse, ironie et sensibilité, réalisme et empathie. Ce qui rend difficile de classer ses films par genres stricts : comédies avec des éléments de drame ou bien drames mâtinés de comédie ? Ou alors il faut parler d'un genre particulier : le cinéma de Vitali Melnikov ! Tout ceci lui a sans doute facilité une lecture plus profonde et plus subtile de son compatriote sibérien, le mystérieux dramaturge Alexandre Vampilov (1937-1972) dans les films "Le Frère aîné", "Vacances en septembre", "La Chasse au canard".
On remarque chez Melnikov une remarquable direction d'acteurs. Par l'atmosphère qu'il sait créer sur le plateau, il les aide à donner le meilleur d'eux-mêmes : Oleg Dahl (Zilov de "Vacances en septembre"), Stanislav Lioubchine (Fédor de "Xenia, la femme bien-aimée de Fedor"), Oleg Efremov (Victor de "Maman s'est mariée"), Evgueni Léonov (le clarinettiste Sarafanov du "Fils aîné"), etc. Il accorde une attention particulière aux personnages féminins et il choisit avec un soin méticuleux les actrices qui semblent être nées pour leur rôle : Lucienne Ovtchinikova (Zina, la plâtrière et mère de famille qui, à l'étonnement de tous, convole dans "Maman s'est mariée"), Alina Mechtcheriakova ("Xenia, la femme de Fedor"), Ludmila Zaïtseva (Alexandra, éleveuse de poules), Svetlana Krioutchkova (l'éternelle fiancée Agafia Tikhonovna), etc.
Ces personnages simples et vivants, voire tchékhoviens, sont nombreux et attachants. Ils forment comme un spectre sociologique soviétique, mélange de prosaïsme et de poésie, d'ironie mordante et
d'une certaine naïveté. Une part de la réussite de ces portraits contemporains doit aussi beaucoup aux solides scénarios de You. Klepikov, V. Valoutski, V. Merejko...
Cependant, Melnikov échappe parfois à la tyrannie de l'actualité en adaptant le jeune Dostoïevski ("La Femme d'un autre et le mari sous le lit"/ 1848) ou bien une comédie de N. Gogol ("Hyménée"/ 1842).
Au début des années 80, Melnikov se tourne vers le passé. Assez proche dans "Deux lignes en petits caractères" sur des révolutionnaires. Puis il donne, à partir des années 90, une sorte de trilogie des Romanov : Catnerine II et Gégoire Orlov ("La chasse du tsar"), Pierre le Grand ("Le tsarévitch Alexis") et Paul I ("Pauvre, pauvre Paul").
Epique et trivial, philosophe et psychologue, Melnikov étonne à chaque film.