Le 18 novembre 1983 sept jeunes gens dont une femme ont pris le contrôle de l'avion TU-134 dans le but de fuir l'URSS pour aller aux USA. A l'aube du 19 novembre les forces spéciales ont pris d'assaut l'avion. D'après les chiffres sept personnes ont été tuées : deux pilotes et une hôtesse de l'air, deux passagers et deux des assaillants. La femme a été condamnée à 14 ans de prison et les autres à la peine de mort.
Basé sur des faits réels : le 17 novembre 1983, dans la ville encore soviétique de Tbilissi, le gotha local célèbre une noce. Une parente du dirigeant du parti communiste de Géorgie, Tinatine Patviashvili, épouse l’acteur Guega Kabakhidze, âgé de 21 ans. Après la noce, les jeunes époux, accompagnés de quelques amis de la jeunesse dorée devaient partir pour un court voyage de noces dans la station balnéaire de Batoumi. Mais alors que l’avion s’approchait de la ville, deux événements se produisirent simultanément. Tout d’abord, l’équipage de l’appareil reçut l’ordre de la tour de contrôle de revenir à Tbilissi, car de fortes rafales de vent rendaient impossible de se poser à Batoumi. Quelques minutes après l’annonce indiquant que l’avion rebroussait chemin, les jeunes gens, qui faisaient encore la fête quelques heures plus tôt, sortirent des armes, tuèrent l’un des passagers et blessèrent l’ingénieur de bord. Leur exigence : que l’avion mette immédiatement le cap sur la Turquie. L’un des pirates se saisit même d’une grenade et menace de faire exploser l’avion. Les pilotes n’allèrent pas en Turquie : dans la nuit du 19 novembre, l’avion se posa à Tbilissi, l’assaut fut donné quelques heures plus tard et entraîna la mort d’une hôtesse de l’air. Tous les passagers, sauf Tiniatine, furent condamnés à être fusillés. Aujourd’hui encore, leurs familles ne savent pas où sont enterrés leurs corps. Cette histoire est célèbre en Géorgie, mais personne ou presque n’en entendit parler en URSS. Le réalisateur Rezo Guiguinenshvili est le premier cinéaste à avoir étudié méticuleusement tous les documents disponibles sur ce détournement raté et à proposer au public son interprétation des événements de novembre 1983.
Le réalisateur éprouve une sympathie manifeste pour les personnages qui détournent l’avion, en particulier les jeunes mariés, qui participèrent au détournement mais ne brandirent pas d’armes à bord de l’avion. Mais cela n’a rien à voir avec une sympathie aveugle qui justifierait la mort d’innocents. Ce n’est pas un hasard si dans la dernière partie du film, tous les personnages répètent « Pourquoi ont-ils fait ça ? Ils avaient tout ! »; et ce n’est pas un hasard non plus si, un an plus tard, la mère de la mariée lui dit : « Est-ce que votre liberté valait les vies d’autres personnes ? » et s’entend répondre : « Nous avons fait ça parce que vous nous disiez que nous vivions dans un pays horrible ». https://fr.rbth.com/art/culture/2017/06/21/quatre-raisons-daller-voir-le-nouveau-film-hostages_786785