Pavel est ouvrier dans une usine tsariste : le travail y est inhumain. Pavel est révolutionnaire et, avant la grève des ouvriers, on lui a confié la garde des armes qui serviront à lutter contre la répression. Vlasov, le père de Pavel, ouvrier lui aussi, essaie d’oublier sa misère dans les beuveries du cabaret. Nilovna, la mère, vieillie avant l’âge, soumise, subit les coups de son mari. Des « provocateurs » conduits par Issaika créent des incidents. Parmi eux, Vlasov, qui s’est laissé entraîner et qui, déchaîné, poursuit son propre fils. Le père est tué, Pavel est arrêté. La police vient perquisitionner la maison et interroge Nilovna. Si elle montre la cachette des armes, on lui promet de libérer Pavel. Le fils n’en est pas moins condamné aux travaux forcés. La vieille femme prend alors conscience de sa faute, et rejoint la cause révolutionnaire. Pavel réussit à s’enfuir de prison et reprend la lutte. Sa mère marche à ses côtés lors d’une manifestation d’ouvriers. La police tsariste tire sur la foule désarmée. Le fils et la mère tombent sous les balles, en portant le drapeau rouge.
Commentaires
« Succédant à Poudovkine et Donskoï, Panfilov propose une nouvelle version de La mère qui fait un triomphe inattendu à Cannes (Meilleure contribution artistique) grâce à son indéniable beauté visuelle, à sa puissance dramatique et, sans doute aussi, à son refus assez neuf de tout didactisme politique : en ceci le réalisateur a respecté l’esprit du roman de Gorki, écrit avant la Révolution, à une époque où le prolétariat n’était pas encore vraiment politisé et se révoltait spontanément contre la misère; dans le rôle-titre, Inna Tchourikova est, encore une fois, magistrale et bouleversante » (Marcel Martin, Le cinéma soviétique, 1993; éd. L’Age d’homme).