A noter : Le titre du film est celui d’une chanson populaire.
DVD avec sous-titres
Editeur : Blaq Out. Titre : Otar Iosseliani.
Fait partie du coffret Iosseliani qui contient :Avril; La Chute des feuilles; Il était une fois un merle chanteur; Pastorale
Synopsis
Gouia est percussionniste dans un grand orchestre symphonique. Il n’intervient qu’à la fin des concerts pour quelques roulements de batterie. Aussi n’arrive-t-il toujours qu’au dernier moment, traversant couloirs et escaliers à la hâte pour rejoindre son poste à l’instant critique, au risque de manquer à sa mission. Il est très mal vu du chef d’orchestre qui cherche à s’en débarrasser. Pourtant, Gouia est toujours là pour remplir sa fonction. Mais il est dilettante, poète et se laisse distraire par toutes les rencontres dont son itinéraire de musicien désoeuvré est riche. Les jolies filles, les amis avec lesquels il mange, boit et chante au restaurant, le détournent constamment de son but, toujours bien incertain. Disponible pour tous, il n’est finalement libre pour personne, abandonnant les uns et les unes pour plaire aux autres dans un chassé-croisé permanent d’obligations amicales où il évolue bien solitaire mais avec une chaleur irrésistible. Un jour traversant distraitement selon son habitude la chaussée embouteillée en suivant du regard une jolie fille, il se fait écraser par une voiture.L’horloger, l’un de ses innombrables amis, règle le mécanisme d’une montre.
Gouïa est le type du séducteur irrésistible et exaspérant. Toujours disponible et toujours insaisissable, il traverse la vie quotidienne avec le sourire de la générosité universelle laquelle ressemble étrangement à l’indifférence la plus totale. Il séduit irrésistiblement tous ceux et toutes celles qu’il rencontre mais n’appartient à personne. Il se définit par l’inexactitude : son défi est un défi au temps qu’il détourne à sa fantaisie. Il n’est jamais là où on l’attend mais ne disparaît jamais de l’univers familier dans lequel il évolue sans en subir la pesanteur. Son charme mystérieux naît de son individualime irréductible allié à l’attention totale qu’il accorde à autrui. Gouïa vit pleinement l’instant, jusqu’au sacrifice de sa vie, perdue comme elle a été vécue : dans l’urgence de la flânerie. La musique symphonique démystifiée par la désinvolture avec laquelle Gouïa y intervient, les chants géorgiens qui enveloppent les rencontres de leur vivacité, tout incite à la jouissance du temps qui passe, à la sagesse de l’éphémère.