Timour BEKMAMBETOV
Тимур БЕКМАМБЕТОВ
Timur BEKMAMBETOV
Russie, 2005, 140mn 
Couleur, fiction
Les Gardiens de jour
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Дневной дозор

 

 Day watch

 Dnevnoy dozor

 
Réalisation : Timour BEKMAMBETOV (Тимур БЕКМАМБЕТОВ)
Scénario : Timour BEKMAMBETOV (Тимур БЕКМАМБЕТОВ), Sergueï LOUKIANENKO (Сергей ЛУКЬЯНЕНКО), Aleksandr TALPA (Александр ТАЛПА)
D'après le roman de même titre de Sergueï LOUKIANENKO
 
Interprétation
Sergueï CHNOUROV (Сергей ШНУРОВ)
Janna FRISKE (Жанна ФРИСКЕ) ...Alissa
Konstantin KHABENSKI (Константин ХАБЕНСКИЙ) ...Anton Gorodetski 
Gocha KOUTSENKO (Гоша КУЦЕНКО) ...Ignat 
Sergueï LOUKIANENKO (Сергей ЛУКЬЯНЕНКО) ...mage Rouslan  
Alekseï MAKLAKOV (Алексей МАКЛАКОВ) ...Semion 
Dima MARTYNOV (Дима МАРТЫНОВ) ...Egor 
Vladimir MENCHOV (Владимир МЕНЬШОВ) ...Guesser 
Maria MIRONOVA (Мария МИРОНОВА) ... mère d'Egor
Nikolaï OLIALINE (Николай ОЛЯЛИН) ...inquisiteur 
Maria POROCHINA (Мария ПОРОШИНА) ...Svetlana 
Anna SLIOU (Анна СЛЮ)
Alekseï TCHADOV (Алексей ЧАДОВ) ...Kostia 
Galina TIOUNINA (Галина ТЮНИНА) ...Olga
Artemi TROITSKI (Артемий ТРОИЦКИЙ)
Viktor VERJBITSKI (Виктор ВЕРЖБИЦКИЙ) ...Zavoulon 
Valeri ZOLOTOUKHINE (Валерий ЗОЛОТУХИН) ...Vampire, père de Kostia 
 
Images : Sergueï TROFIMOV (Сергей ТРОФИМОВ)
Décors : Moukhtar MIRZAKEEV (Мухтар МИРЗАКЕЕВ), Nikolaï RIABTSEV (Николай РЯБЦЕВ), Valeri VIKTOROV (Валерий ВИКТОРОВ)
Musique : Youri POTEENKO (Юрий ПОТЕЕНКО)
Montage : Dmitri KISSELEV (Дмитрий КИСЕЛЕВ)
Produit par : Konstantin ERNST (Константин ЭРНСТ), Anatoli MAKSIMOV (Анатолий МАКСИМОВ)
Production : Tabbak / Bazelevs-production / Première Chaîne
Recettes en Russie : 31.97 million(s) de dollars
Distribution en France : FOX SEARCHLIGHT - sortie le 23/01/2008
Date de sortie en Russie : 01/01/2006
 
format : 35 mm
Site : www.geminifilm.ru/movie.asp?id=230 et www.dozorfilm.ru/
Date de sortie en France : 2008-01-23, Site

Synopsis
A l’aube des temps, les Seigneurs de la Lumière et des Ténèbres ont conclu une trêve. Leurs gardes veillent au maintien de l'accord, mais l’équilibre est fragile et parfois le monde est au bord d’une catastrophe.

Le deuxième volet de la trilogie d’après les romans de Sergueï Loukianenko parle aussi de relations amoureuses, comme entre la magicienne Olga et Guesser, la sorcière Alissa et le jeune vampire Kostia, Anton Gorodetski et Svetlana.

Anton tente tout pour sauver son fils Yegor de l’emprise des Obscurs, dirigés par Zavoulon. Les deux parties n’ont pas renoncé à l’idée d’obtenir un jour une victoire ultime et continuent à comploter. C’est pourquoi il faut parfois une intervention de l’Inquisition pour forcer les Clairs et les Obscurs à suivre à la lettre les termes de leur accord.

Mais en fait tous les participants ne sont que de simples figures dans le jeu d’échecs entre Guesser et Zavoulon.
 

Commentaires
C Константином Эрнстом беседует редакция «Сеанса», Groupe d'auteurs, seance.ru, 2006
Вальс-дозор, Dmitri BYKOV, seance.ru, 2006
Timur Bekmambetov : Day Watch (Dnevnoi dozor, 2006), Viktor MATIZEN, kinokultura.com, 2006
 
Deuxième volet, après Night watch, de l’adaptation à l’écran des célèbres romans de Sergueï Loukianenko

INTERVIEW DE TIMUR BEKMAMBETOV publiée dans le dossier de presse réalisé par FOX SEARCHLIGHT

Comment décririez-vous la différence entre NIGHT WATCH et DAY WATCH ?
Le premier volet était très provocateur. Les gens me disaient : « Oh ! Des vampires à Moscou ! » Le deuxième est plus centré sur l’histoire, sur l’évolution des personnages. Le premier volet était pour les hommes ; peut-être le deuxième est-il pour les femmes... Est-ce que DAY WATCH a été plus difficile à faire compte tenu du succès de NIGHT WATCH ?
En fait, c’est le contraire. Cela a même été un peu plus facile car nous avions tourné environ un tiers du deuxième avant de tourner le premier.

Diriez-vous qu’il s’agit d’un film fantastique ?
Non, je pense que c’est un film très réaliste. Simplement, il arrive quelque chose d’irréel. Je n’aime pas le terme « fantastique », parce que je ne le comprends pas, cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse vraiment, dans ces deux films-là, c’est ce qui arrive au personnage principal, Anton, que joue Konstantin Khabenski, parce que lui est un véritable être humain. Toute personne a deux facettes, l’une sombre, l’autre lumineuse, et quand vous êtes confronté à un problème comme celui qu’a Anton dans NIGHT WATCH avec son fils, ce problème devient capital car c’est tout votre monde qui s’effondre et vous donnez libre cours à vos peurs. Cela arrive dans la vraie vie, avec de vraies personnes, et ce sont les démons d’Anton. Ce n’est pas une métaphore de la souffrance des hommes : c’est la souffrance des hommes ! Au début de NIGHT WATCH, le monde d’Anton implose, le cauchemar prend forme, il essaie donc de survivre. Son seul espoir est de revenir aux origines avec la Craie du destin et de réécrire sa propre destinée.

Était-ce le thème principal de ces films ? Est-ce un commentaire sur la lutte immémoriale que se livrent le Bien et le Mal ?
Je pense que le message principal de ce film est qu’il n’y a ni Bien ni Mal dans ce monde, qu’il n’y a que l’Ombre et la Lumière. C’est une différence capitale : la Lumière représente la responsabilité et l’Ombre la liberté. Ce conflit est plus réel de nos jours. Nous sommes très intelligents : nous comprenons que le Bien, c’est ce qui est bien pour soi, mais que pour quelqu’un d’autre, cela peut être le contraire. Alors qu’en fait c’est une approche très enfantine : c’est très manichéen et ça ne fonctionne pas. Mais on peut adopter une autre approche et se demander si c’est la liberté ou la responsabilité. C’est une décision très importante et nous devons la prendre chaque jour. C’est une décision prise par l’individu, la famille, chaque ville, chaque pays du monde. Si vous avez assez d’énergie et que vous avez un esprit enfantin, vous choisirez l’Ombre. Si vous êtes plus adulte, comme un héros, la responsabilité devient une culture. C’est quelque chose qui vient avec l’expérience.

Diriez-vous alors que ce sont des films politiques ?
Je pense qu’ils sont philosophiques, ce qui veut dire qu’ils sont politiques, éthiques et sociologiques, dirais-je. Je pense que c’est une question très importante. On n’aborde aucunement cette question dans le film, c’est juste une histoire, du divertissement, c’est tout. Je sais que délivrer un message se fait via un contexte dramatique, en créant un conflit, et que les gens le sentiront. (Rires.) Mais je ne suis pas prof !

Il y a beaucoup d’humour dans DAY WATCH...
Oui. Nous pouvons nous permettre d’être ironiques envers nous-mêmes !

Surtout dans la scène de la fête, quand le fils d’Anton devient un homme. Que pouvez-vous nous en dire ?
C’était une vraie fête et nous avions invité beaucoup de stars de la culture pop. Si l’action s’était passée à Londres, nous aurions invité quelqu’un comme Madonna ! (Rires.) Les gens aiment les célébrités, les masses populaires surtout. Ils sont la source d’énergie de ces célébrités ; elles tirent leur énergie de leurs fans. C’est la même chose avec les politiciens. Il y avait justement un communiste à cette fête, un grand chauve, et Konstantin s’est approché de lui et s’est mis à chanter un chant communiste. Il n’en connaissait pas les paroles ! C’est donc une sorte de faux monde et on s’est dit que ce monde serait parfait pour la scène de la fête. Les célébrités et les politiciens sont vraiment sombres, c’est dans leur nature. L’Ombre veut dire la liberté. Ils sont vraiment libres.

Comment avez-vous filmé cette scène ?
Nous avons tourné quinze séquences pour le film durant cette fête de quatre heures. Nous tournions trois minutes et en passions cinq à recharger la caméra, puis tournions encore trois minutes et en passions dix à nous préparer pour la séquence suivante. Tout était planifié depuis le début. Nous avions un timing précis pour chaque réplique. De plus, j’avais demandé à un réalisateur télé de venir pour contrôler les caméras, car il y en avait quinze. C’était très intéressant d’être de l’autre côté : il y avait le chef-opérateur, moi, le type de la télé, le premier assistant... Tout le monde avait les yeux rivés sur les moniteurs et quand toutes les caméras tournaient, on entendait : « Caméra 5 : à gauche ! », « Caméra 8 : à droite !

Est-ce que ce fut difficile à diriger ?
Pour ce qui est de l’énergie, c’était génial, car, quand on tourne normalement, seul le metteur en scène est devant le moniteur, la caméra tourne et vous dites : « On coupe ! » Le processus est très technique. C’est parfois différent, comme quand vous vous apprêtez à filmer une explosion, mais c’est globalement un processus ennuyeux. Alors que là, on était dans des décharges d’adrénaline continuelles. Chaque acteur avait un micro et chaque caméraman aussi, et il y en avait aussi sur les moniteurs.

Étiez-vous content de ce que vous aviez filmé ?
Oui, mais j’ai eu de la chance. La chance que tout soit dans la boîte, car c’était très risqué comme projet. L’idée même était très risquée : recréer un vrai rituel, un rituel traditionnel, celui d’une fête d’anniversaire russe quand les invités sont les Forces de l’Ombre. Or comme ces Forces de l’Ombre représentent la liberté, nous avions convié des personnes reconnaissables et des célébrités parce qu’elles représentent la liberté. Mais il est très difficile d’avoir affaire à cette population. Je ne peux pas leur dire : « Fais-ci », « Mets-toi là ». Je devais juste les divertir pour qu’ils aient les bonnes réactions.

Quelle était l’idée derrière l’Obscurité dans laquelle les personnages entrent et sortent constamment ?
C’était déjà dans les livres de Sergueï Loukianenko. L’idée était que l’Obscurité était une sorte de monde parallèle dans lequel seuls les Autres pouvaient pénétrer et où ils pouvaient survivre. Nous avons eu un problème au moment du tournage, car, bien que ce soit facile de comprendre le concept, ça l’est moins de le montrer. Il fallait donc que nous décidions : pourquoi ces gens devaient-ils d’abord aller dans l’Obscurité ? Juste pour montrer qu’ils sont différents ? Donc pour créer un effet dramatique, il fallait que nous fassions en sorte qu’il soit capital pour les personnages d’y aller.

Pensez-vous que NIGHT WATCH et DAY WATCH reflètent une manière particulièrement russe de réaliser un film ?
Je ne pense pas que ce soit une manière particulièrement russe, je pense juste que c’est une manière actuelle. J’utilise les outils que requiert le genre ; c’est ça, le cinéma. C’est comme avec votre ordinateur : vous avez, dans votre ordinateur, de nombreux programmes, des tas d’éléments et vous choisissez celui que vous voulez. En tant que réalisateur, vous pouvez puiser vos idées chez Tarkovski ou les frères Wachowski ou dans une pub pour Coca-Cola ou dans un jeu informatique... Je peux prendre ce que je veux pour raconter mon histoire et créer mon monde à moi, un monde unique. Je ne pars pas de rien !

Travaillez-vous à l’intérieur d’une tradition de cinéma russe ?
Ce n’est pas mon but. Je n’ai aucune ambition de représenter ce pays. Je ne représente que moi-même. Des metteurs en scène russes comme Eisenstein ou Tarkovski sont pour moi comme James Cameron ou Roman Polanski : je sens leur influence parce qu’ils sont dans mon background. Mais ce que je ressens, maintenant, c’est que le monde doit comprendre la Russie d’une manière ou d’une autre et que mes films offrent une approche intéressante pour ce faire. Certes, la Russie est un pays qui fait peur avec ses vampires et ses sorcières. Mais si le film sort dans le monde entier, je pense que nombreux seront les jeunes qui aimeront l’image que renvoie ce film de la Russie. Ils penseront que c’est sympa, que c’est the right place.

Vous gardez donc un oeil sur le marché international ?
Bien sûr. Nous avons fait ce film pour un public russe, mais nous sommes à l’ère de la mondialisation : un jeune du Minnesota et un jeune Russe vivent dans le même monde. Ils savent comment communiquer, comment explorer et ils ont le même background, maintenant. Si ce n’est le même, du moins leurs backgrounds sont-ils similaires, indépendamment de la nationalité.

Vous considérez-vous comme étant partie prenante de la nouvelle vague des cinéastes russes ?
Non. Je ne les aime pas. Ils n’aiment pas leur public. Je pense qu’un film est bon dès lors que son auteur aime son public. Mais quand l’auteur s’aime lui-même, je m’en fiche.

Êtes-vous impatient de travailler en dehors de la Russie ?
Bien sûr, parce que ça va être nouveau pour moi ! Ici, c’est chez moi ! Je sais où tout se trouve ! Ça va être passionnant de découvrir de nouveaux territoires ! De devenir plus impérialiste ! (Rires.) Dans un certain sens, c’est ma nature, car je viens d’une toute petite ville du Kazakhstan appelée Gouriev, qui compte environ 100 000 habitants, et que je suis ensuite monté à Moscou.

En 2001, vous avez déjà eu une expérience hollywoodienne en tournant ARENA pour le légendaire producteur de séries B, Roger Corman. Comment l’avez-vous rencontré ?
Par un ami que j’avais à Los Angeles. J’avais fait 17 pubs pour une banque russe pour une énorme campagne publicitaire qui avait duré six ans et qui avait pour thèmes des rois, des reines, des stars, des VIP du monde entier et j’avais beaucoup de matériel. Mon ami lui a montré mes pubs et lui a dit que je pouvais faire ce qu’il demandait pour rien ! (Rires.) Roger a dit oui, évidemment. Le film n’a pas marché en Russie, juste comme vidéo de série B. Quentin Tarantino m’en a dit beaucoup de bien : c’est un grand fan.

Après NIGHT WATCH et DAY WATCH, y aura-t-il un troisième volet ?
Oui, mais ce sera différent. Nous n’avons pas encore de scénario, juste des idées. Je pense qu’on va garder Anton, mais je ne sais pas ce qui va lui arriver aux États-Unis. (Rires.) On verra !

Sélections dans les festivals ou événements :
- Festival de films russes : Spoutnik au dessus de la Pologne, Varsovie (Pologne), 2011
- Sortie en France en salle du film :, Différentes villes (France), 2008-01-23
- Festival de cinéma russe à Stockholm et Uppsala 'KinoRurik', Stockholm (Suède), 2008
- Festival international du film de Berlin : Berlinale, Berlin (Allemagne), 2007
- Festival international du film de Melbourne - MIFF, Melbourne (Australie), 2007
- Festival international du film de Copenhague / CPH PIX, Copenhague (Danemark), 2007
- Festival du cinéma russe à Honfleur, Honfleur (France), 2007
- Festival international du film d'Edimbourg, Edimbourg (Royaume Uni), 2007
- Prix de l'Aigle d'or, Moscou (Russie), 2007
- Festival du film de Karlovy Vary : KVIFF, Karlovy Vary (Tchéquie), 2007
- Quinzaine du cinéma russe à Strasbourg, Strasbourg (France), 2006

Images et vidéos