Prix et récompenses : Prix du Festival de Karlovy Vary, 1976
Prix spécial du Festival de Barcelone, 1977
DVD avec sous-titres
Editeur : Potemkine. 2014. Titre : Coffret Panfilov-Tchourikova.
Ce coffret contient 4 films :
- Pas de gué dans le feu
- Le Début
- Je demande la parole
- Le Thème
Synopsis
Un adolescent se tue accidentellement en manipulant un revolver. Sa mère, présidente du soviet municipal d’une ville de province retourne à son travail le lendemain des obsèques. Le choc de ce deuil fait cependant resurgir le passé : ses succès de jeunesse en tant que championne de tir, son mariage avec Serguei footballeur professionnel, la naissance de leur fils. Mais rien n’ébranle sa foi dans sa mission politique : aussi se consacre-t-elle avec une ardeur inébranlable à la gestion des affaires de la ville.Adhérant à la ligne officielle, elle adopte une attitude intransigeante à l’égard d’un projet de théâtre : elle n’acceptera la représentation de la pièce que lui propose l’auteur que s’il supprime « une scène de lit », indécente selon elle, et qui lui rappelle le théâtre parisien. Cependant, l’auteur lui fait observer que la pièce est en répétition dans deux théâtres de Moscou…Elle répond sans s’émouvoir : « Je vérifierai ». Son idéal pourtant est entamé par la découverte de fissures dans un immeuble : elles sont dues à la négligence des services municipaux. Son grand rêve est la construction d’un pont pour étendre la ville au-delà du fleuve. Mais elle est obligée d’admettre que la réalisation de ce projet n’a aucune chance d’aboutir avant cinq ans. Déstabilisée psychologiquement, au cours de la session du Soviet suprême où elle est députée, elle se lève et dit : « Je demande la parole ». Elizaveta continuera à croire, malgré tout…
Le film, significatif de la lassitude du réalisateur face à la lourdeur idéologique du système soviétique , en particulier à l’égard des artistes (la sortie de son film sera retardée d’un an), est aussi remarquable par la technique très novatrice des longs plans-séquences, juxtaposés, où les situations sont menées jusqu’à leur terme , en général jusqu’à l’épuisement d’une discussion, d’une confrontation. Dans la revue Positif, en juin 1977, Panfilov commente ainsi sa recherche esthétique : « J’ai fait attention à ne pas disperser l’intérêt du spectateur, à le centrer sur un point précis, et c’est dans ce but que se sont exercées mes qualités professionnelles, car les longues séquences et la rareté des déplacements d’appareil exigeaient de moi-même et des acteurs le maximum de maîtrise. En choisissant ce style, j’ai brisé les règles, le montage, les mouvements de caméra, le rythme des plans. C’est de l’anti-cinéma. Du moins, c’est l’impression que ça donne. Car en fait, c’est du cinéma. C’est la démonstration d’un nouvel horizon du cinéma. L’absence de dynamisme au niveau du plan et de l’image sous-tend une dynamique de la pensée . »