Prix et récompenses : Prix au Festival de Venise, 1934
Synopsis
Le jeune kolkohozien Ivan arrive sur le grand chantier de construction d'une centrale hydro-électrique sur le Dniepr. La rupture d'une benne provoque la mort d'un komsomol. Sa mère accourt, éplorée, et voit le travail calme et persévérant de tous. Au cœur du chantier, Ivan. Il est devenu marteleur. Conscient que la force physique seule ne suffit pas, il veut étudier. Il entre au parti et commence sa formation professionnelle.
Commentaires
Le film sonore devait ouvrir en U.R.S.S. une crise aiguë, car son « réalisme » allait dans le sens des adversaires du montage (cinéma poétique), lesquels réclamaient un cinéma de prose, entendez des films-histoires tels qu'il s'en faisait partout. Avec Ivan (1932) et les œuvres qui suivirent, Dovjenko poursuivra obstinément l'intégration du son et de la parole dans les structures poétiques de son cinéma de montage. Il y parviendra toujours, sans rien renoncer de sa liberté d'invention. Tout au plus, le génial rhapsode du muet s'effacerait-il parfois derrière des séquences parlantes relevant, disons, d'un théâtre supérieur. Ivan contient d'admirables, d'irrésistibles mouvements symphoniques (la construction du barrage, la mort d'un travailleur) et nombre de sketches quasi brechtiens, dont on peut avoir une idée en songeant qu'un film comme Les Gauloises bleues de Michel Cournot en constitue une sorte de caricature.
Barthélémy Amengual, Dossiers du Cinéma, publié dans Le cinéma russe et soviétique, Centre Georges Pompidou, 1981