Ce coffret contient 5 films :
- Bienvenue, ou Accès interdit aux personnes non autorisées
- Raspoutine, l'agonie (URSS 1974, 152')
- Les Ailes (URSS 1966, 103')
- L'Ascension (URSS 1976, 110')
- Les Adieux à Matiora
Synopsis
1916. L'entourage du tsar pressent une crise remettant en cause le régime impérial. Un moine débauché et guérisseur, appelé au secours pour soigner le fils de l'empereur Nicolas II, gagne la confiance de l'impératrice et finit par jouer un rôle occulte mais très important à la direction de l'empire jusqu'à ce qu'en décembre 1916 un complot dirigé par le prince Youssoupov mette fin à ses jours.
«Le propos de Klimov n'est pas seulement biographique : il voit dans ce fait historique la métaphore de la fin de l'empire russe agonisant depuis la défaite contre le Japon et la révolution de 1905 et le film dans le style du docudrame élevé à la dignité de fresque grandiose et convulsive qui doit beaucoup de sa puissance à la saisissante incarnation par Alekseï Petrenko du personnage au charisme diabolique qui "joue le Christ en Antéchrist" dit le réalisateur. Les documents d'archives en noir et blanc (actualités Gaumont et Pathé, extraits de films soviétiques) insérés dans la fiction en couleurs attestent de la réalité du contexte historique et social dans un collage dramatiquement très efficace.»
Marcel Martin, Le cinéma soviétique de Khroutchev à Gorbatchev, L'Age d'Homme, 1993.
« Ce film fit scandale par une violence et un regard sur la Révolution inhabituels dans le cinéma russe. Il eut des ennuis avec la censure soviétique et n'est sorti que six ans après la fin de son tournage. Il a le mérite de donner une image objective de la décadence de la cour des Romanov et d'utiliser des actualités de l'époque. » (Jean Tulard, Guide des films, Ed. R.Laffont)
«(…) Une recherche formelle qui joue notamment sur des effets de distanciation obtenus par un travail sur le mélange documentaire-fiction. Des incrustations de texte sont utilisées pour présenter les personnages dans la fiction ; des plans réalisés par le metteur en scène sont insérés au milieu des duments d'archives. En renvoyant les uns aux autres, en s'imbriquant, les différents matériaux filmiques invitent à la réflexion. Plus audacieusement, Elem Klimov fait appel à une stylisation marquée, mais jamais gratuite. Des couleurs et des contrastes tarkovskiens, une réunion d'état-major où les miltaires sont remplacés par des mannequins, une conclusion - la mort de Raspoutine - aux allures de cinéma fantastique, une atmosphère glauque soutenue - et nous sommes alors dans un tout autre registre que celui de la distanciation - par une musique contemporaine d'Alfred Schnitke, plutôt étonnante dans un tel contexte : autant d'éléments qui ébranlent la léthargie académique, coutumière aux grandes productions à costumes du cinéma soviétique. »(Eric Derobert, Positif, Décembre 1985)