Le film montre, au fil des saisons, des scènes de la vie campagnarde en Arménie (travaux des champs, fêtes, transhumances...) qui sont autant de témoignages de l'importance de la nature dans la vie de l'homme.
"Artavazd Pelechian met en scène les éléments de la nature dans un poème cinématographique : scènes de la vie campagnarde, scène de travaux des champs, de transhumances, de fêtes. Des meules glissent vertigineusement vers le bas d’une colline, accompagnées, retenues, autant que tirées par des paysans. Des bergers glissent à toute allure sur une pente enneigée, faisant corps avec leur mouton. La caméra de Pelechian saisit et accompagne cette drôle, cette émouvante symbiose comme une météorite en chute libre. Ce que nous dit Pelechian dans "Les Saisons", c’est que, même s’il tente de vivre par lui-même, l’homme fait partie de la nature. Ses costumes de peau sont des morceaux d’animaux, les meules de foin dévalent les collines avec des humains dans leurs entrailles, l’écume des torrents et la neige dévorent les corps dans leur force immaculée, pendant que "Les Quatre Saisons" de Vivaldi retrouvent toute leur profondeur."
Extrait d'une conférence de Serge Avédikian, 24 novembre 2006, Médiathèque E & R. Vailland, Bourg en Bresse et reproduite sur le site documentaires.ouvaton.org
"Dans Les saisons réalisé en 1975, témoignage d’un humaniste salutaire et sublime qui lui assura une reconnaissance internationale, la scène d’ouverture (qui revient clôturer le film), provoque chez le spectateur un sentiment d’admiration envers une situation immémoriale de l’homme aux prises avec la nature. Cette scène tragique donne à voir un homme qui tente de sauver un mouton de la noyade, sans cesse submergé par les flots d’un rapide. Il refait surface mais chaque fois le débit trop puissant l’engloutit sans jamais lui faire lâcher l’animal. Rarement un homme aura donné l’impression d’être pris aussi littéralement dans les plis de la matière et jamais un cinéaste n’aura exprimé avec une telle force le tragique du mouvement."
Manon Recordon, étudiante, Paris 7, avril 2007.