Film documentaire de Semion Aranovitch.
C'est le monologue d'un gardien du nom de Rybine qui a travaillé à la célèbre datcha proche jusqu'aux tous derniers jours du grand chef. Il parle de son service auprès du chef, de la vie du chef, de la famille du chef, avec des détails touchants sur les vieilles bottes que portait Joseph Vissarionovitch à sa mort, des 4 roubles et 40 kopecks trouvés sur son livret de caisse d'épargne, de son amour des enfants et de son amitié indéfectible pour Kirov. Durant tout le film, nous entendons la voix monocorde d'un vieillard de 81 ans qui a conservé toute sa raideur de tchékiste. A dessein, le réalisateur n'offre aucun commentaire (de plus, c'était l'une des conditions posées par Rybine)... Le seul contrepoint au soliloque de cet ultime survivant que se permet Aranovitch, ce sont des actualités couvrant trois décennies ainsi que des archives familiales de Staline et de son cercle intime. Brillamment combinées, images et paroles proposent seulement des faits sans discours pour ou contre Staline, laissant le spectateur se faire sa propre opinion.