Dans sa pièce de théâtre Le Cadavre Vivant, Tolstoï raconte l’histoire de Fiodor Protassov, un mari noceur et débauché qui, incapable d’assurer son rôle de mari et de père, préfère s'effacer en simulant un suicide. Mais le destin s'acharne sur l'encombrant survivant…
Commentaires et bibliographie
Ce film est un bon exemple de coproduction entre l’Allemagne de Weimar et l’URSS. La Mejrabpom soviétique est cofinancée par le Secours Ouvrier Internationale (clef de son nom en russe) dont fait partie la Prometheus, compagnie de cinéma liée au Parti communiste allemand. Elle produit des films militants allemands et distribue aussi des films soviétiques comme Le Cuirassé Potemkine de S. Eisenstein. A défaut de plaire à un large public, le film impressionne à gauche comme à droite (plus tard, Goebbels, le responsable nazi de la propagande, le citera comme un modèle d’efficacité en terme de propagande à imiter). Cette collaboration entre Allemagne et URSS donnera d’autres réussites. On peut citer entre autres La Salamandre (1928) de G. Rochal. Sans être coproduit par la Prometheus, Le Déserteur (1933) du même Poudovkine sera tourné en Allemagne.
Mais l’arrivée de Hitler au pouvoir (janvier 1933) stoppe ces échanges et disperse les talents. Le producteur exécutif du Cadavre Vivant, Wili Münzenberg, un militant très actif du Parti Communiste, cadre du Komintern, se réfugie en France où il est assassiné en octobre 1940. Désormais Mejrabpom ne travaille plus qu’en URSS où se sont repliés des metteurs en scène (Piscator, Richter, Ivens), des acteurs, des écrivains…