A noter Medvedkine a ausi réalisé de nombreux documentaires
Biographie
Alexandre Medvedkine est né le 24 février 1900 à Penza dans une famille paysanne. A 18 ans, pendant la guerre civile, il est responsable du commandement de la première armée de la cavalerie rouge. Medvedkine est également responsable du journal satirique du théâtre du régiment. A partir de 1927 il entre au Gosvoenkino, le centre cinématographique de l’armée. De 1930 à 1931 Medvedkine réalise de courts films satiriques qui renouvellent les style « agit-film ».
En 1932 il se voit confier la direction du ciné-train qui sera un véritable centre pédagogique d’aide au travail : l’équipe de Medvedkine fit un travail complètement novateur en réalisant un Ciné-journal de 18 numéros et 53 agit-films pour « filmer aujourd’hui ce qui ne va pas, le montrer aux intéressés dès demain, en débattre aussitôt avec eux, filmer à nouveau une semaine, un mois plus tard, pour juger des changements ».
En 1934 et 1936 Alexandre Medvedkine réalise deux longs métrages de fiction, Le Bonheur (film muet) (Счастье («стяжатели»)) -et La Fille qui faisait des miracles (Чудесница) qui sont consacrés aux problèmes de la vie dans les kholkozes. Si le contenu est bien conforme à l’idéologie de l’époque, par leur forme ils sont souvent novateurs.
En 1941-1945 il est réalisateur et directeur artistique de groupes de tournage au front.
A partir de 1958 Medvedkine tourne des documentaires sur des thèmes politiques ou sociaux.
Au début des années 1970 en France, au Chili, en Algérie se constituent des groupes "Medvedkine" regroupant des réalisateurs de gauche et des membres des ciné-clubs ouvriers.
Artiste du peuple d'URSS (1979)
Décédé le 2 avril 1989.
"Né en 1900, vénéré par Dovjenko et Poudovkine, mort en 1989 dans l'euphorie de la perestroïka, le cinéaste russe Alexandre Medvedkine inventa le "documentaire pamphlet", termina sa carrière par des brûlots antimaoïstes (Attention maoïsme en 1976, Pékin, l'inquiétude du monde en 1977) et signa, entre de nombreux films censurés, un joyau muet nommé Le Bonheur (1934, musique de Moussorgski), l'histoire chaplinesque d'un paysan couvert de dettes qui veut se suicider et retrouve foi en l'avenir dans un kolkhoze. Animateur du collectif d'extrême gauche Slon, Chris Marker a réalisé en 1993, après la mort de celui qui était devenu son ami, Le Tombeau d'Alexandre, portrait hommage au réalisateur soviétique et méditation sur l'histoire de l'ex-URSS, composé d'archives photographiques, de témoignages, d'extraits de films..." Jean-Luc Douin, Le Monde, édition du 08.04.2005
La sensibilité de gauche de Chris Marker est à l’origine d’une entreprise originale.
En mars 1967, il est sollicité par les grévistes occupant l’usine Rhodiaceta de Besançon. Il se rend sur place et y tourne un documentaire. Surtout, à la suite de ce travail naît "Le Groupe Medvedkine de Besançon" : une expérience sociale audiovisuelle menée par des réalisateurs et techniciens du cinéma militant. Il est bientôt suivi par "Le Groupe Medvedkine de Sochaux". Plusieurs films sont alors réalisés. L’expérience dure jusqu’en 1971.
Ce nom de Groupe Medvedkine ne doit rien au hasard puisque Chris Marker (1921-2012) était un grand admirateur d’Alexandre Medvedkine, de l’homme comme du cinéaste. Il lui a rendu un vibrant hommage dans deux documentaires :
- En 1971 "Le Train en Marche" (32’) : "Au début des années 30, Alexandre Medvedkine arrache le studio à ses fondations de pierre et le fait entrer dans les wagons. Le ciné-train est né : il est désormais possible de montrer la vie au peuple, et par là de l’aider à construire un monde nouveau." (Cinémathèque Française, Programme été 2018, p.16) http://www.cinematheque.fr/seance/29054.html
- En 1992 "Le Tombeau d’Alexandre" (120’) : "Chris Marker réalise le portrait de son ami Alexandre Medvedkine qui retrace conjointement l’histoire de l’URSS et celle d’un réalisateur partagé entre idéologie et indépendance." (Cinémathèque Française, Programme été 2018, p.12) http://www.cinematheque.fr/seance/29024.html