Né à Moscou en 1937, Andrei Konchalovsky est le fils du couple d’écrivains Sergueï Mikhalkov
et Natalia Konchalovskaïa. Petit-fils du peintre Piotr Konchalovsky et arrière petit-fils du
peintre Vassili Sourikov, il étudie pendant douze ans le piano, d’abord à l’Ecole Musicale
puis au Conservatoire.
Après avoir vu le film Quand passent les cigognes de Mikhaïl
Kalatozov, il interrompt ses études musicales et intègre l’Ecole de Cinéma de Moscou
(VGIK) sous la direction de Mikhaïl Romm. Il y côtoie Andreï
Tarkovski pour lequel il écrit le scénario du court métrage Le rouleau compresseur
et le violon (1961), l’assiste ensuite sur le tournage de L’enfance d’Ivan (1962) et
collabore avec lui à l’écriture de AndreÏ Roublev (1969).
Andreï Konchalovsky signe en 1965 son premier long métrage, Le premier maître, d’après
un livre de Tchinguis Aïtmatov sur la période post-révolutionnaire de 1917. Son second film, Le
Bonheur d’Assia (1967), est censuré par les autorités soviétiques pendant vingt ans. Le Nid de gentilshommes (1969), une étude de l’aristocratie du XIXe siècle, reçoit un accueil
mitigé de la critique qui loue néanmoins sa beauté visuelle. Son film suivant, Oncle Vania, d’après la pièce de Tchekhov, est salué par la critique et considéré aujourd’hui comme un des films importants du patrimoine russe.
Après ses deux films suivants, La Romance des
amoureux (1974) et Sibériade (1978) - un portrait réaliste et dramatique des habitants
d’un village de Sibérie -, Andreï Konchalovsky devient un cinéaste reconnu internationalement.
Sous l’égide de producteurs américains et européens, il va tourner plusieurs films en langue anglaise, notamment Maria’s Lovers (1984), Runaway Train (1985), Duo pour un soliste (1986), Le Bayou (1987) et Voyageurs sans permis (1989).
Andreï Konchalovsky travaille également comme metteur en scène pour le théâtre et
l’opéra dans de nombreuses villes européennes. Il met ainsi en scène «La Mouette» de
Tchekhov au Théâtre de l’Odéon à Paris, «Guerre et paix» d’après Tolstoï au Metropolitan
Opéra de New York et au Théâtre Mariinsky de Saint Petersbourg, l’opéra «Un ballo in
maschera» de Verdi au Théâtre Reggio de Turin ou encore «La Dame de pique» et «Eugène
Onéguine» d’après Alexandre Pouchkine à la Scala de Milan.
En 2002, Andrei Konchalovsky retourne derrière la caméra pour réaliser la coproduction
franco-russe La Maison de fous, une histoire se déroulant dans un asile situé à la
frontière russo-tchétchène lors de la guerre en Tchétchénie. Le film obtient le Lion d’Argent
au Festival de Venise en 2002 et l’accueil est enthousiaste dans toute l’Europe.