Emile LOTEANU
Эмиль ЛОТЯНУ
Emile LOTEANU
URSS, 1976, 101mn 
Couleur, fiction
Les Tsiganes montent au ciel
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Табор уходит в небо

 

 Gypsies' camp goes to sky / The Gypsy Camp Vanishes into the Blue

 Tabor ukhodit v nebo

 
Réalisation : Emile LOTEANU (Эмиль ЛОТЯНУ)
Scénario : Emile LOTEANU (Эмиль ЛОТЯНУ)
 
Interprétation
Pavel ANDREITCHENKO (Павел АНДРЕЙЧЕНКО)
Borislav BRONDOUKOV (Борислав БРОНДУКОВ)
Ivan CHKOURIA (Иван ШКУРЯ)
Serdjou FINITI (Серджу ФИНИТИ)
Grigore GRIGORIU (Григоре ГРИГОРИУ)
Barasbi MOULAEV (Барасби МУЛАЕВ)
Lialia TCHERNAIA (Ляля ЧЕРНАЯ)
Svetlana TOMA (Светлана ТОМА)
 
Images : Sergueï VRONSKI (Сергей ВРОНСКИЙ)
Décors : Felix YASSIOUKEVITCH (Феликс ЯСЮКЕВИЧ)
Musique : Evgueni DOGA (Евгений ДОГА)
Ingénieur du son : Marc BRONCHTEIN (Марк БРОНШТЕЙН)
Production : Mosfilm
Spectateurs : 64,9 millions de spectateurs
 
Sites : IMDb, Kinopoisk

Prix et récompenses :
Meilleure réalisation à San Sebastian (1976); Premier prix à Belgrade et Prague (1977)

DVD avec sous-titres
Editeur : Ruscico

Synopsis
L'action se déroule au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle dans une province de Bessarabie non loin de l'Empire austro-hongrois. Quatre tziganes galopent dans les montagnes : ce sont des voleurs de chevaux. Ils concluent avec un riche marchand une transaction fondée sur la dette d’honneur : la ruse du propriétaire s’incline là devant le magnétisme de Zobar, le chef des voleurs. Au cours d’une expédition, les tziganes sont surpris et poursuivis par l’armée austro-hongroise : trois d’entre eux meurent sous la mitraille impitoyable des soldats. Zobar, blessé, parvient à leur échapper et tombe épuisé dans un champ. Une belle et mystérieuse tzigane surgit mystérieusement dans la broussaille, guérit Zobar avec de « la poussière de lune », et disparaît. Zobar rentre au camp, retrouve les siens, mais il est hanté par le souvenir de la magicienne. On le voit ensuite, au cours d’une expédition, faire une halte chez Youlichka, une jeune autrichienne blonde et douce, aveugle, avec qui il entretient une relation tendre fondée sur la compassion. Mais Zobar est recherché et, pour sauver sa tribu, menacée de représailles, son père le livre à la police. Zobar est condamné à la pendaison : au moment de l’exécution, le farouche héros est sauvé par son cheval, amené jusqu’au pied du gibet par son fidèle compagnon d’aventures, lequel est tué par la police alors que les deux hommes s’enfuient. L’errance reprend pour Zobar, mais ensorcelé par la beauté de Rada, la magicienne, il la rejoint. Elle vient de refuser une demande en mariage du gentilhomme Silad, prêt à sacrifier sa fortune à l’amour qu’il lui voue. Rada est une femme libre : elle ne conçoit pas la vie hors du voyage. Mais Zobar est de sa race : irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, les deux héros célèbrent leur union, au milieu des danses et des chants de la tribu. Pourtant, au lendemain d’une nuit de volupté, Rada a disparu. Zobar la rejoint et, reconnaissant qu’il est devenu l’esclave de la tzigane, il la demande solennellement en mariage. Celle-ci, dans un suprême acte de fierté provoque son amant, l’humiliant publiquement. Mortellement blessé dans son honneur, Zobar la poignarde dans une étreinte passionnée. Le père de Rada venge sa fille : il poignarde à son tour le meurtrier.
 

Commentaires et bibliographie
RUSSIA BEYOND : Dix films soviétiques à voir absolument, Alexandra GOUZEVA, RUSSIA BEYOND, 2020
 
L’histoire est un éloge rendu au peuple tzigane, à son irréductible fierté, à la singularité mystérieuse de sa passion pour la liberté, conquise au prix de sacrifices qui toujours ont une issue tragique. La lutte avec la police des voleurs de chevaux, qui meurent attachés à leur monture plutôt que de se rendre, le refus de Zobar et de Rada de vivre un amour qui leur semble une prison, sont les faits dominants du film : ils exaltent le sens de l’honneur des protagonistes, qui ne s’inclinent que devant la mort. La dimension historique du récit souligne la persécution permanente que l’ordre social, économique (le marchand) et politique (la police), inflige au peuple nomade. L’histoire passionnelle qui unit et sépare Zobar et Rada est montrée en contrepoint de l’amour éprouvé par le gentilhomme pour Rada et par Youlichka pour Zobar. Silad et Youlichka appartiennent à l’ordre bourgeois, celui qui paie pour satisfaire ses convoitises, et celui qui condamne au gibet un homme dont la tendresse a conquis le cœur de la jeune aveugle. La passion des tziganes est de celles qui ne s’achètent ni ne se soumettent. Elle est liée à la magie : envoûtante et maléfique, elle appartient à des forces secrètes, irréductibles à l’ordre humain.
La musique enveloppe le film de sa beauté tragique : elle règne sur les scènes de fêtes, auxquelles les danses et les chants des femmes donnent leur pouvoir d’envoûtement, et sur les scènes de deuil où s’exprime la pathétique sagesse du peuple voué à la malédiction.

Critiques sur Kinopoisk

Sélections dans les festivals ou événements :
- Comédies musicales soviétiques, kinoglaz.fr (France), 2024
- Festival du cinéma russe à Nice, Nice (France), 2016
- Soirées du cinéma russe de Bordeaux, Bordeaux (France), 2016
- Festival de cinéma russe au Toursky à Marseille, Marseille (France), 2016
- Saison du cinéma russe 2015-2016, Lyon (France), 2015
- Festival de cinéma russe au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, Kinshasa (République Démocratique du Congo), 2012
- Festival ''Cinéma et littérature'', Gatchina (Russie), 2012
- Festival international des premiers films "Esprit du feu", Khanty Mansiïsk (Russie), 2012
- Tsiganes, nomades, un malentendu européen, Paris (France), 2011
- Semaine de cinéma russe à l'Institut français du Tchad, N'Djaména (Tchad), 2011
- Festival du cinéma russe à Honfleur, Honfleur (France), 2006
- Festival Univerciné de Nantes, Nantes (France), 2002

Images et vidéos
 

Film avec sous-titres anglais