Dans son propos, le metteur en scène touche à ce problème essentiel du monde contemporain qu'est la perte d'intérêt pour l'individu qui mériterait pourtant la compassion et l'attention de tous. Des scènes filmées à la manière pseudo-documentaire des rebelles des années 70 rappellent les "Pieta" du Moyen-Âge et leur exaltation du sacrifice, de la douleur, de la souffrance et de l'extase. L'un des représentants de la rock-culture des années 70, Richard "Hell" Meyers, qui avait forgé pour lui-même et ses amis l'expression "blank generation", c'est-à-dire "la génération perdue", présente la philosophie de ces gens qui recherchaient l'auto-destruction. Ils se lançaient dans des aventures mortelles insensées, tentant ainsi de trouver une justification à leur vie. L'histoire du film, c'est celle de jeunes gens blessés qui arrivent sur une île et rencontrent une jeune femme qui parcourt les mers sur un bateau de guerre - métaphore d'une tentative de sauver cette "génération perdue".