A noter : Chanson écrite et interprétée par : Anatoli PANFILOV (Анатолий ПАНФИЛОВ)
DVD avec sous-titres
Editeur : Potemkine. 2014. Titre : Coffret Panfilov-Tchourikova.
Ce coffret contient 4 films :
- Pas de gué dans le feu
- Le Début
- Je demande la parole
- Le Thème
Synopsis
Un auteur dramatique célèbre, Kim Essenine, va chercher l’inspiration à Souzdal, dans l’ancienne Russie. Il est irrité par les tracasseries et la surveillance policière du milicien Sinitsyne et par le manque d’égards auquel sa notoriété ne l'a pas habitué. Cependant, la séduisante Sacha, qui lui sert de guide au musée, le réconcilie avec la vie étriquée d'une ville de province. Au cours d’un dîner où il rencontre un écrivain célèbre comme lui, Pachtchine, et sa femme, il se livre à des variations mondaines sur les difficultés de l’inspiration artistique. Cependant Sacha, hostile au snobisme intellectuel, s’insurge contre ces propos stéréotypés et résiste aux tentatives de séduction de Kim.
Le film, achevé en 1979, n’est sorti en salle qu’en 1987. Il fut soumis à la censure, sous prétexte qu’il donnait une image négative de l’écrivain soviétique.
Kim Essénine, écrivain de renom, souffre d’une panne d’inspiration. Il pense se ressourcer à Souzdal, au cœur de le Russie profonde (certains extérieurs d’Andreï Roublev y furent tournés) en compagnie de sa dernière conquête, une jeune nigaude. Mais le vieux pays n’est pas accueillant : tracasseries administratives, défiance du milicien local trop zélé, atmosphère provinciale étriquée. Et toujours pas d’idées. La rencontre avec Sacha, guide au musée local, le ravigote un moment. Mais elle oppose à sa
gloire frelatée l’œuvre modeste d’un humble poète du terroir, un inconnu. C’est comme comparer un peintre pompier officiel et un peintre naïf du dimanche. La scène du cimetière avec le fossoyeur devient hautement symbolique. L’identité de l’écrivain est tout un programme. Kim est un acronyme datant de l’époque héroïque des Soviets, initiales des mots Internationale de la Jeunesse Communiste. Et le nom renvoie au célèbre poète Serge Essénine, d’origine paysanne, qui s’est suicidé en 1925 d’alcool et de désespoir devant l’évolution du pays. Terminé en 1976, le film subit les foudres de la censure pour deux motifs. Primo, le portrait trop caustique d’un romancier soviétique établi. Secundo, l’épisode abordant, en pointillés, le thème de l’émigration juive, dissidente à l’époque. La Pérestroïka, parenthèse de liberté dans l’histoire russe, permit une sortie normale dix ans après. Ce délai, parfois fatal aux œuvres censurées, n’a pas altéré la force et la beauté du film. Françoise Navailh