1923. la guerre civile est finie : la paix est revenue en Asie centrale. Le premier instituteur, Diouchen, ancien soldat de l’armée rouge, s’installe dans un village kirghize. Diouchen est plein de ferveur : il est persuadé que seule l’instruction délivrera les paysans de leur esclavage et leur permettra d’édifier une vie nouvelle. Mais les villageois, enfermés dans leurs préjugés, ne se montrent pas coopératifs. L’instituteur reconstruit seul une vieille grange abandonnée pour en faire une école. Il presse les parents de lui confier leurs enfants.
Un jour, on apprend la mort de Lénine. Les anciens riches espèrent pouvoir réinstaller leur pouvoir. Nodyberk, l’un d’eux, déteste l’instituteur et convoite Altinaï, l’une de ses élèves. Il fait rosser Diouchen et fait enlever la jeune fille par des bandits à sa solde. Elle est sauvée par l’instituteur, mais déshonorée. Les jeunes gens, amoureux, fuient le village. Cependant, Diouchen revient et, constatant que son école a été incendiée, décide de la reconstruire.
« Le Premier maître est un joli film provincial. Contrairement à certains de ses confrères soviétiques, le réalisateur n’a pas été tenté par les réalités nouvelles que le régime offre à ses cinéastes. Bien au contraire, il est retourné aux sources. Un peu à la manière des maîtres de la grande époque pré-stalinienne, il nous raconte le combat pacifique d’un soldat de l’armée rouge devenu instituteur, qui, dans un coin perdu du Kirghizistan, cherche à transformer les paysans hostiles et imbus de préjugés en citoyens soviétiques conscients de leurs droits et de leurs devoirs ». Jean de Baroncelli