Trois jeunes jeunes lycéennes, Vika, Janna et Katya, apprennent qu'une soirée disco va être organisée dans leur lycée et s’apprêtent à faire leurs premiers pas dans l’univers séduisant mais inconnu des plaisirs adolescents... Le film évoque ce qu'elle attendent du premier flirt, de la première fois, de l'amitié. Mais elle vont découvrir la cruauté du monde de l’adolescence. La réalité est bien différente de l’idée qu’elles s’en font...
Commentaires de la réalisatrice, extraits du dossier de presse :
Le titre
Valeria Gaï GUERMANIKA : Il y a quelques années, j’étais très amoureuse d’un metteur en scène. Il
réagissait bizarrement à cet amour, par provocation ou pour d’autres raisons. Un jour, j’ai éclaté en
sanglots et je lui ai dit : « Tu me mets hors de moi, tu es plus vieux que moi et tu mourras avant moi.
Tout le monde mourra. Tout le monde mourra, sauf moi. » Cette phrase m’est restée. Je me suis
même dit : « Tous mes films parleront de toi pour que tu le voies. »
Puis ce titre est devenu un film. C’est avec ironie que je repense à cette histoire aujourd’hui, bien
moins sérieusement qu’à l’époque. À l’époque, justement, tout mon drame tenait dans cette phrase.
Comme Katia quand elle la prononce.
La Réalisation
Valeria Gaï GUERMANIKA : Il n’y a que moi qui pouvais tomber enceinte au début du projet et
accoucher à la fin ! Je me dis que les premières paroles de mon bébé seront : « Moteur ! Caméra !
Action ! » C’était une période très difficile pour moi au début. Sans doute ai-je tourné ce film à la suite
d’un choc. Parce que je me suis retrouvée seule, que j’avais deux chiens et que j’ai développé une
intoxication endogène ! C’était terrible ! Quand j’arrivais sur le plateau, j’avais envie de vomir. J’ai
même dû le quitter plusieurs fois pour aller chez le médecin.
J’ai décidé que mes héroïnes principales seraient interprétées par des actrices qui sauraient très
exactement ce qu’elles avaient à faire. Aghnia a été surprise par ma direction d'acteurs, et je l’ai
entendue dire au début : « Je ne sais pas où regarde la caméra, je ne comprends pas ce qu’on me dit,
ni ce qui se passe, ce n’est pas du cinéma, c’est de l’amateurisme le plus complet ! »
Mais c’est comme ça que je travaille. J’ai dit aux acteurs : « Tout ira bien. Vous devez me faire
confiance. Si vous ne me faites pas confiance, il faudra qu’on se quitte. Mais si vous me faites
confiance, alors allons-y. »
Les actrices et héroïnes
Valeria Gaï GUERMANIKA : Quand je faisais le casting des filles, je disais que je ne raconterais rien
de l’héroïne. « Lisez le scénario et prenez vous-même votre rôle. » Si ce que l’actrice faisait me
plaisait, je la retenais. Aghnia a immédiatement opté pour le rôle de Janna. Une demi-heure après
avoir lu le scénario, elle m’a appelée et m’a dit : « Ça, c’est mon rôle. Ne le donne à personne
d’autre. » Polina m’a aussi dit : « Ça, c’est pour moi. »
L’image
Valeria Gaï GUERMANIKA : J’ai eu beaucoup de chance d’avoir comme chef-opérateur Alicher
Khamidkhodjaev. Il vient du documentaire et me comprend parfaitement. Il ne me posait pas les
questions que me posaient les autres chefs-opérateurs. Alicher faisait ce qu’il avait à faire, c’est-à-dire
filmer. Moi, je m’occupais des acteurs, mais lui ne me demandait pas par où ils allaient passer et ce
qu’ils allaient faire : il les filmait.
Sur le plateau comme dans la vie
Valeria Gaï GUERMANIKA : Je suis documentariste. Je fais du cinéma sur ce que je connais, sur ce
que j’ai vu, sur mes propres expériences. De plus, je tourne tous mes films là où je vis, parce que je
ne peux pas faire autrement. Ce quartier, c’était le mien et ce film était comme un adieu à ce quartier.
Et tout ce qu’il y avait sur le plateau était authentique. L’alcool que les filles boivent est bien réel. Nous
avons tout tourné en plan-séquence. On n’aurait pas pu faire autrement, ni ouvrir la bouteille ni boire
le cocktail.
Quand Katia et sa mère doivent se battre, les gestes sont bien réels. Polina était couverte de bleus et
d’égratignures. Olga Lapchina est tombée dans le couloir et s’est fait mal au dos. Il n’y avait pas de
doublures parce que les actrices ont accepté de pénétrer cette réalité et y sont allées d’elles-mêmes.
Je les avais prévenues que ce serait comme ça et pas autrement.
Les adolescents
Valeria Gaï GUERMANIKA : J’ai décidé de faire un film sur ces adolescents, parce que j’étais comme
eux à 19 ans. En fait, être un adolescent glamour ou non, venir d’une riche famille ou non n’ont
aucune importance. Quand, dans un quartier périphérique, un genre de cité dortoir, tu sors dehors et
que tu discutes avec tes amis, tu deviens comme eux. Et le milieu social dont tu es issu n’a aucune
importance.
Commentaire du producteur Igor TOLSTOUNOV, extrait du dossier de presse:
On a devant les yeux l’histoire d’élèves de seconde de Moscou (c’est important)
qui sont tout ce qu’il y a de plus standard, des élèves d’aujourd’hui. Il me semble que la valeur de ce
film est là : il s’agit d’une histoire ordinaire qui se passe avec des filles ordinaires, des lycéennes
ordinaires. Elles ne sont ni alcooliques, ni prostituées, ni droguées ; ce sont des filles normales. Elles
vont grandir, vont élever elles aussi des enfants, et c’est cette chaîne incessante de la vie dont nous
ne voyons non pas un maillon, mais uniquement l’infime partie d’un maillon. On voit dans ce film les
relations qu’ont aujourd’hui les lycéens et les enseignants, les parents et les enfants. Le conflit père fils
est éternel, mais à 14 ou 15 ans, on a l’impression qu’il ne concerne que toi. Les parents ont entretemps oublié comment ils étaient au même âge…