Prix et récompenses : Prix Ionesco au Festival de Venise, 1995
Pris spécial du jury au Festival des trois continents à Nantes, 1995
Grand prix au Festival de Singapour, 1996
Synopsis
Dans la steppe immense à perte de vue, désolée et splendide de l'Asie centrale, une ferme isolée, où vit avec ses parents le petit Jasulan, onze ou douze ans, dont la seule distraction est la télévision, autorisée par la maman, plus indulgente que le père sur la consommation de fuel du générateur électrique. Solitude, certes, mais dans un cadre familial rassurant.
Or Jasulan va voir sa vie basculer lorsqu'il va falloir soigner une déficience cardiaque dans un établissement de cure, où il doit être interné pour un mois. C'est un long voyage (un jour et une nuit) en autocar et le dépaysement de l'arrivée à Alma-Ata, dans un paysage montagneux et enneigé . Ensuite, l'impossibilité de communiquer à cause de sa méconnaissance de la langue russe, les brimades parfois cruelles des grands, l'indifférence des adultes et la froideur des locaux vont constituer le monde de son quotidien solitaire, que n'atténue guère la gentillesse d'un camarade surdoué qui connaît le khazah. C'est aussi la découverte de la nudité féminine, mais les émois pré-adolescents de la jalousie ne supplantent pas les rêves de la maman lointaine, et lorsque l'occasion se présente, c'est la fugue.
Commentaires et bibliographie
Le film est, dit-on, autobiographique. Ce qui est sûr, c'est qu'il présente de manière absolument véridique le regard de cet enfant, sans une larme ni un sourire. Enfin, la bande – son, de manière presque constante, superpose aux images le bruit amplifié des pulsations cardiaques. Ainsi se trouvent soulignés la solitude de l'enfant dans le silence de son environnement, ses sentiments et ses rêves.
Le titre a donc un double sens : celui du monde médical, attesté dès le générique par l'image d'un appareil d'électrocardiographie, et celui de la traduction française : Battements de cœur. Maurice Malosse