Prix du meilleur réalisateur au festival de la Baltique, 1997
DVD avec sous-titres
Editeur : Cinema indépendant
Synopsis
En 1946 Sacha naît au détour d'un chemin. Son père est mort des suites de la guerre, sa mère, Katia, n'a pour tout bien qu'une valise. Six ans plus tard, en 1952, un an avant la mort de Staline, toujours sans domicile fixe, ils sont tous les deux dans un train. Dans leur compartiment entre Talian, jeune et beau capitaine. A la faveur d'une bousculade causée par l'appel au secours d'une femme qui vient de s'apercevoir qu'on l'a volée, Talian séduit Katia qui tombe amoureuse. Ils décident aussitôt de vivre ensemble et d'abord en location meublée dans les Kommounalki (appartements communautaires) en attendant que Talian reçoive sa prochaine affectation. Si l'enfant est d'abord aux yeux de Talian un obstacle à leur idylle, il finit par s'intéresser à lui et gagner sa confiance en lui apprenant à se défendre en homme face aux agressions des autres enfants. Mais Talian n'est pas un vrai militaire, il n'est qu'un voleur qui se cache sous l'habit d'un capitaine. Sa tactique préférée : après avoir gagné la confiance des colocataires il offre à tous une soirée-spectacle, cirque ou concert selon le niveau de la kommounalka. Pendant le spectacle, prétextant le besoin de sortir fumer, il quitte la salle et vole les chambres laissées vides des colocataires. Découvrant le stratagème, Katia est choquée et torturée entre le dégoût que lui inspirent les actes de Tolian, sa passion folle pour lui et la nécessité de pouvoir élever son fils. Tolian est voleur et en est satisfait. Katia, dans la souffrance, le suit de Kommounalka en kommounalka jusqu'à ce qu'à l'occasion d'un simple contrôle d'identité, Talian, se croyant dépisté, jette aux yeux des miliciens une poignée de sel pour laquelle il sera condamné à 7 ans de prison. Katia et Sacha ne pensent qu'à l'attendre mais Katia doit se faire avorter et elle meurt des suites d'une péritonite. Quelques années plus tard Sacha retrouve son père libre mais devenu alcoolique et qui se souvient à peine de lui et de sa mère. Alors Sacha qui ne rêvait que de retrouver le seul être cher qui lui restait, ne supporte pas la réalité. Il va chercher le revolver que lui avait laissé celui qu'il avait fini par appeler "papa", et tue Talian.
De nombreuses années plus tard, on retrouve Sacha, homme d'âge mûr, devenu militaire, en Tchétchenie où des drames analogues à ce qu'il a vécu se préparent. En un vieil homme alcoolique appelé Talian qui meurt dans ses bras, il a cru reconnaître son "père" au prortrait de Staline qu'il avait en tatouage sur la poitrine, mais il manquait un tatouage sur l'épaule. L'espoir de ne pas avoir tué le vrai Talian s'évanouit.
Le scénario pouvait facilement conduire au mélodrame. Par la sobriété des dialogues, la pudeur de la caméra et le souci constant de nous montrer des scènes vraies de la vie en Union soviétique de l'après guerre et de la Russie d'aujourd'hui, Pavel Tchoukhraï, a évité le piège du mélodrame et la prétention à tout montrer. Il a surtout réussi, à travers des situations parfaitement cadrées dans l'espace et le temps, à nous fait ressentir ce qu'ont d'universel, dans leur banalité et leur tragique, l'amour, la jalousie, la haine, et tout simplement la recherche du bonheur.
Micha Philipchouk qui interprète le rôle de Sacha dans la première partie (jusqu'à la mort de la mère) a été désigné par un jury international meilleure interpète d'enfant pour l'année 1997