Le retour inattendu du père bouleverse la vie de ses deux fils: depuis douze ans confinés dans un univers féminin, celui de leur mère et de leur grand-mère, les adolescents n’ont que les défis d’une bande désoeuvrée pour essayer leur virilité. Immédiatement, et de manière péremptoire, sans que leur mère ne leur fournisse le moindre éclaircissement, ce père, qu’ils ne connaissent que par une vieille photo, les enlève à leur vie familière pour un voyage de quelques jours : commence alors un parcours initiatique où les épreuves se succèdent et les défis contre les violences de la nature, pluie, vent, tempête, remplacent les provocations adolescentes. Cependant, le mystère qui règne toujours sur l’identité du père, le silence implacable dont il s’entoure, sont d’une cruauté encore plus insupportable que les épreuves physiques. Ainsi par son comportement incompréhensible, le père ne fait que repousser ceux qu’il aime et s’enfoncer dans une solitude fatale.
Le film, tourné en 40 jours, de juin à août 2002, a ensuite exigé trois mois de montage, puis un important travail de sonorisation (il y a moins de 10p.100 de son direct). Le film terminé le 19 mai 2003 , a été projeté pour la première fois le 25 juin 2003, en l’absence dramatique du jeune Vladimir Garine (Andreï) décédé accidentellement près de Saint-Pétersbourg dans les jours mêmes de cette projection.
« Pendant le tournage, je ne voyais pas l’intrigue comme une histoire de tous les jours, ni même comme une histoire sociale. A beaucoup d’égards, le film s’apparente à un regard mythologique intentionnel sur la vie humaine. C’est probablement ce que j’aimerais que les spectateurs gardent à l’esprit avant d’entrer en salle de projection. »
« Si d’un mot je devais en commenter le sujet, je dirais qu’il s’agit de l’incarnation métaphysique du mouvement de l’âme de la Mère au Père » (Andreï Zviaguintsev)