C’est l’histoire d’une femme qui est amenée à signer un contrat avec des agents des services de renseignement allemands et qui doit espionner un ingénieur russe dont elle tombe naturellement amoureuse.
Le travail technique de restauration a été réalisé en 2015 par Haghefilm Digitaal qui a tenu sa réputation: près de 500 mètres des 600 existants ont été préservés. Le film est encore très incomplet, mais l'intrigue est claire et évidente.
Nous savons peu de choses sur ceux qui ont fait ce film. Il n’existe aucune trace du nom du caméraman - ce qui est dommage car l’aspect le plus attrayant du film ce sont aujourd'hui les vues sur le vieux Saint-Pétersbourg. La capitale de la Russie n'était en aucun cas la capitale du cinéma russe: jusqu'au milieu des années 1920, Moscou avait une longueur d'avance tant dans le cinéma expérimental que commercial. Avec seulement une douzaine de films de Saint-Pétersbourg qui ont survécu, celui-ci est une redécouverte importante.
Pratiquement tous les noms liés au film ont une réputation douteuse. Aleksandr Drankov, un producteur-aventurier, est responsable non seulement du tout premier film de fiction russe Stenka Razin (1907), mais également du tout premier feuilleton russe, le très critiqué et immensément populaire Son'ka Zolotaja Ručka (Sonka, La main d'or (1914-15). Le public russe n'était pas aussi passionné par les mélodrames méditatifs, statiques et psychologiquement pervertis qu'il y paraît aujourd'hui. Il y avait un fort intérêt pour l'action, en particulier dans les cercles «démocratiques». C'était exactement ce que Drankov offrait avec son principal réalisateur Juri Jur'evskij: de l'action pure, pas de temps pour la psychologie. Nikolaj Breško-Breškovskij était un partenaire parfait pour une telle équipe: ses histoires d'espionnage étaient méprisées dans la «bonne société» .
Protazanov et Bauer devaient rester dans les annales. Mais ce sont des films comme Šëlkovaja Pautina qui ont permis à l'industrie de fonctionner. Que cela plaise ou non.
