Ce coffret contient 5 films :
- Bienvenue, ou Accès interdit aux personnes non autorisées
- Raspoutine, l'agonie (URSS 1974, 152')
- Les Ailes (URSS 1966, 103')
- L'Ascension (URSS 1976, 110')
- Les Adieux à Matiora
Synopsis
Pour la construction d'une centrale hydroélectrique, Matiora, petit village situé sur une île du fleuve Angar, doit disparaître sous les eaux. Ses habitants doivent quitter leurs maisons où ils ont, pour la plupart, vécu toute leur vie. C'est particulièrement éprouvant pour les personnes agées et notamment pour Daria Pineguina. D'autant plus que son fils est l'un des responsables de la suppression du village, ce qu'il assume non sans inquiétude. Avant l'inondation on brûle les maisons, Daria et un groupe d'amis se réfugient dans une baraque. Les eaux montent. On s'aperçoit alors que quelques vieux n'ont pas encore évacué et on envoie une vedette à leur recherche alors que l'île sur laquelle se trouvait Matiora a déjà patiquement disparu.
Le film a été conçu et sa réalisation préparée par Larissa Chepitko avec l'opérateur Vladimir Tchoukhnov et le décorateur Youri Fomenko. Tous les trois ont péri dans un accident de la route.
"Klimov n'a pas conservé les quelques centaines de mètres déjà tournées et a remanié le scénario. Après une ouverture en forme de "requiem"(les démolisseurs surgissent en barque comme des fantômes venus du royaume des morts) commence un hymne à la nature menacée qui s'incarne dans un arbre centenaire dont on ne pourra venir à bout qu'en l'incendiant et qui gémit comme un être humain, ce que suggère la magnifique partition d'Alfred Schnitke et Edouard Arteniev."
Marcel MartinLe cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, l'Age d'homme, 1993.
Le paisible village de Matiora, situé sur une île au milieu de la rivière Angara,
est condamné à court terme par la construction d’un gigantesque barrage. Des
siècles d’existence seront bientôt noyés sous les flots. Le film raconte les derniers moments des villageois avant l’évacuation forcée. Les gens doivent tout
abandonner, maisons et tombes des proches. Certains se résignent, d’autres
s’attardent. Pavel, responsable du transfert, exécute à contrecœur les ordres
car il a grandi ici et comprend que sa mère ne partira pas. Les chefs n’ont pas
de doute ni d’états d’âme. Le Progrès avant tout. On presse le mouvement.
Dernière fenaison avant les pluies d’automne. Une brigade vient nettoyer le
terrain et supprimer tout ce qui dépasse. Mais un arbre fait de la résistance.
Ce drame, c’est l’éternel conflit entre la tradition et la modernité. L’ancien doit
s’effacer et c’est toujours douloureux, plein de nostalgie et de regrets. Surtout
quand ce passage s’accompagne du sentiment de perte de lien avec la Nature.
Dans Matiora, il y a le mot Mat’, la Mère. Et c’est bien un adieu à la Terre-Mère,
généreuse nourricière d’antan.
Larissa Chepitko décède dans un accident de voiture au tout début du tournage. Le projet est repris par son mari, le réalisateur Elem Klimov. Des rushes
laissés par Larissa ne subsiste que le plan magnifique du mélèze en majesté.
Elem Klimov, auteur de Raspoutine L’Agonie (1978), a de son côté une véritable
œuvre dont le sommet est Requiem pour un massacre (1985). Françoise Navailh