Andreï KONTCHALOVSKI
Андрей КОНЧАЛОВСКИЙ
Andrey KONCHALOVSKY
URSS, 1967, 99mn 
Noir et blanc, fiction
Le Bonheur d’Assia
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История Аси Клячиной, которая любила, да не вышла замуж

 

 Asia Klyachina s Love Story

 Istoria Asi Kliachinoy, kotoraya lyubila, da ne vyshla zamuzh

Autres titres : Асино счастье
 
Réalisation : Andreï KONTCHALOVSKI (Андрей КОНЧАЛОВСКИЙ)
Scénario : Youri KLEPIKOV (Юрий КЛЕПИКОВ)
 
Interprétation
Iya SAVVINA (Ия САВВИНА) ...Assia
Aleksandr SOURINE (Александр СУРИН) ...Stépane
Guennadi EGORYTCHEV (Геннадий ЕГОРЫЧЕВ)
Lioubov SOKOLOVA (Любовь СОКОЛОВА) ...Maria, mère de Michanka
Lioudmila ZAITSEVA (Людмила ЗАЙЦЕВА)
 
Images : Vladimir_3 GOUSSEV (Владимир_3 ГУСЕВ), Gueorgui RERBERG (Георгий РЕРБЕРГ)
Décors : Mikhaïl ROMADINE (Михаил РОМАДИН)
Ingénieur du son : Raïssa MARGATCHEVA (Раиса МАРГАЧЕВА)
Production : Mosfilm
Date de sortie en Russie : 23/09/1988
 
Sites : Page Allociné, page IMDb

Prix et récompenses :
Meilleure réalisation Prix "NIKA", Moscou (Russie), 1988
Meilleur scénario Prix "NIKA", Moscou (Russie), 1988
Meilleurs décors Marksen GAOUKHMAN-SVERDLOV , Prix "NIKA", Moscou (Russie), 1988
Premier prix au Festival national de l'URSS, 1988

Synopsis
Un enfant blond dort dans les blés. Un couple le cherche, la femme l’emporte. Ils rejoignent l’équipe du kolkhoze, installé ici, aux environs de Gorki (actuellement Nijni-Novgorod), pour la durée estivale de la moisson. Une certaine insouciance règle le rythme du travail: les mécaniciens réparent les véhicules, les femmes vaquent tranquillement à des activités diverses, les hommes bavardent beaucoup au café : les plus âgés évoquent leurs amours, leurs souvenirs de guerre, les plus jeunes sont amoureux. C’est le cas de Sacha, un ouvrier en vacances, revenu de la ville pour demander à Assia la boiteuse, une jeune femme belle et gaie, de l’épouser. Mais Assia aime Stepan, le chauffeur : elle est enceinte de lui. Sacha offre à Assia des escarpins achetés à la ville. L’événement déclenche un attroupement de femmes, la fierté d’Assia et la jalousie de Stepan. Les deux hommes se battent, Stepan humilie Assia. Désespérée, celle-ci se réfugie dans la vieille malle du grenier de son enfance dont elle referme le couvercle, pour en finir avec la vie. Mais sa mère et ses grands-mères l’en font sortir et la bercent de chansons. La moisson se termine, Assia a repris la vie quotidienne, et un soir, sur la route, dans le camion de Stepan, elle est prise des douleurs de l’accouchement. Elle donne naissance à son bébé dans un fossé, sous le regard épouvanté de Stepan. Un convoi de militaires recueille la mère et l’enfant. Assia a retrouvé avec son bébé la joie de vivre et elle a découvert sa liberté : elle ne se mariera pas.
 

Commentaires et bibliographie
Cinq œuvres cinématographiques d’URSS ayant subi les foudres de la censure, Valeria PAÏKOVA, RUSSIA BEYOND, 2021
Le Bonheur d’Assia, la vie kolkhozienne selon Andrei Kontchalovski, Herve Aubert, lemagducine.fr, 2020
Le Bonheur d’Assia, la vie kolkhozienne selon Andrei Kontchalovski, Herve AUBERT, lemagducine.fr, 2020
RUSSIA BEYOND : Top 5 des meilleurs films du réalisateur russe Andreï Kontchalovski, Ekaterina SINELCHTCHIKOVA, RUSSIA BEYOND, 2020
Второй план в советском кино, Evgueni MARGOLIT, seance.ru, 2012
 
L’histoire, qui s’apparente à un tableau de mœurs, met en scène avec naturel la vie communautaire des kolkhoziens. Le travail se fait dans la bonne humeur et une franche gaieté. Les repas en plein air, les fêtes qui rythment les étapes du travail sont accompagnés de chansons. On participe aux préoccupations du jeune homme en quête de son identité : fera-t-il l’école du cirque, s’engagera-t-il dans l’armée ? L’histoire et la politique passent cependant à proximité : on entend le canon des manœuvres militaires qui opèrent autour du kolkhoze. L’actualité nationale et internationale est présente : on apprend par la radio le tremblement de terre de Tachkent et la venue à Moscou, en 1966, du Général de Gaulle. Un paysan porte sur la poitrine deux tatouages : l’un représente Lénine, l’autre Staline. On écoute les conversations des hommes qui donnent une profondeur teintée d’amertume à la vie paisible au milieu des blés. Les plus âgés se rappellent les drames personnels vécus pendant la guerre. L’un d’eux, âgé, raconte son internement dans un camp et la joie du retour. Sa mort donne lieu à une belle scène d’enterrement en pleins champs. Le drame amoureux d’Assia prend son relief sur cet arrière-plan omniprésent de la lutte pour la vie et de la sagesse populaire qui assume peines et joies grâce à la solidarité et au bon sens de tous. Assia est un membre de la communauté paysanne : elle y élèvera son enfant dans la joie de vivre, sans romantisme tapageur et sans préjugés destructeurs. Son enfant sera l’enfant du kolkhoze, comme l’enfant blond du début du film, lui aussi sans père, mais pleinement confiant dans l’amour que lui donne sa grande famille.
Le film fut interdit par la censure en 1966 et ne sortira sur les écrans soviétiques qu'en 1988. L’insouciance des kolkhoziens y fut jugée peu exemplaire, la scène de l’accouchement sembla choquante et l’évocation des camps staliniens peu opportune.
Iya Savvinia qui joua en 1959 le rôle titre de La dame au petit chien de Josef Kheifitz, donne à l’héroïne, Assia, à qui elle prête une naïveté juvénile, et une belle fermeté de caractère, une grâce inoubliable. Par ailleurs, Andreï Kontchalovski dit avoir tourné ce film un peu comme un reportage avec le concours d’acteurs non professionnels. En effet, seuls trois acteurs professionnels jouent dans ce film : Iya Savvina (Assia), Alexandre Sourine (Stepan) et Lioubov Sokola. Des autres, Kontchalovski disait : « ce ne sont pas des acteurs, mais des artistes, des natures étonnantes ». Ceux-ci ont en partie improvisé leurs rôles : ainsi le rescapé des camps a-t-il d’abord dit le texte du scénario puis pris l’initiative de la fin de sa propre histoire.

C’est presque 30 ans plus tard que Kontchalovski tournera « Riaba ma poule ». Faut-il y voir une suite ? ou plutôt une mise en parallèle dans un même cadre de deux époques bien différentes ?

Sélections dans les festivals ou événements :
- Les films du Dégel : 1953-1968, kinoglaz.fr (France), 2023
- Festival international du cinéma Tarkovski "Le Miroir", Ivanovo (Russie), 2022
- Rétrospective Andreï Kontchalovski à la Cinémathèque de Toulouse, Toulouse (France), 2020
- Rétrospective Andreï Kontchalovski à la Cinémathèque française, Paris (France), 2020
- Les rencontres des cinémas d'Europe, Aubenas (France), 2016
- Festival du film russe pour une autre Russie (anciennement Festival du film russe Paris et Ile de France), Paris (France), 2016
- Festival des Films de Russie et d'Ailleurs, Genève - Lausanne (Suisse), 2014
- Festival de films russes Kinorama au cinéma Royal de Biarritz, Biarritz (France), 2013
- Cinéma Russie Institut Lumière, Lyon (France), 2012
- Festival international du film de Leeds, Leeds (Royaume Uni), 2012
- Festival Andreï Kontchalovski. Regards sur le passé, Moscou (Russie), 2012
- Les rencontres culturelles Russenko, Le Kremlin-Bicêtre (France), 2011
- Festival de films russes : Spoutnik au dessus de la Pologne, Varsovie (Pologne), 2011
- Rétrospective Andreï Kontchalovski, Paris (France), 2009
- Festival international du film de Rotterdam, Rotterdam (Pays-Bas), 2009
- Festival international du film de Marrakech : FIFM, Marrakech (Maroc), 2008
- Festival ouvert de cinéma russe Kinotavr, Sotchi (Russie), 2008
- Cycle de cinéma russe à l'Arlequin, Paris (France), 2007
- Europalia Russia 2005, Bruxelles (Belgique), 2005
- Festival international du film de Berlin : Berlinale, Berlin (Allemagne), 2002
- Festival Univerciné de Nantes, Nantes (France), 1999
- Festival international du film de Berlin : Berlinale, Berlin (Allemagne), 1988
- Prix "NIKA", Moscou (Russie), 1988

Images et vidéos
 

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Film avec sous-titres anglais