Documentaire du Letton Herts Franck qui, au cours d'un dialogue passionné avec un condamné à mort de 24 ans, montre que chaque homme a le pouvoir de condamner, mais aussi de pardonner. Pour Franck, humaniste engagé, il ne s'agit pas d'effacer les crimes, mais d'aider le criminel à reconnaître son crime, à en rejeter toute excuse (même si au passage, Franck égratigne toutes les institutions soviétiques qui étaient censées barrer la voie du crime et qui n'ont fait que l'encourager). Il refuse toute complaisance, pour parvenir à la condamnation par le juge suprême : la propre conscience du coupable qui peut devenir alors un être moral, digne de recevoir le pardon d'autrui, digne de vivre. <...>
Marilyne Fellous, Le cinéma après la censure, Russie Urss, 1914 - 1991, changements de regards", BDIC, 1991.