Un gros bateau de passagers a coulé dans a Mer Noire. Les rescapés se retrouvent « prisonniers » d’une petite station balnéaire : ils sont sans argent, sans papiers. Beaucoup sont traumatisés, angoissés, et leur mémoire est parfois atteinte. Deux hommes recherchent la même femme et entre eux se nouent des rapports complexes de sympathie et de méfiance. Finalement en la retrouvant, ils réalisent que l’un est son père et l’autre son fiancé. Elle refuse de les reconnaître.
Dans un espace temps sans cohérence ni références, les deux protagonistes errent à la recherche d’une femme qui se trouvait avec eux sur le bateau : ainsi la parabole sociale s’incarne dans des comportements individuels, ce qui écarte tout didactisme. Du scénario de Mindadze, Abdrachitov dit qu’ « il exprime l’état d’esprit de notre société (…). Nous avons tous longtemps voyagé en bateau, et puis ce bateau a coulé. (…) Dans ce long voyage nous avons perdu le sens profond des liens véritablement humains ». Ce film couronne l’évolution des auteurs vers la fantasmagorie sociale dans une atmosphère oppressante où le réel prend les tonalités de l’imaginaire onirique sans perdre sa force de vérité. »