Victor Kossakovski, filme ce qu’il voit depuis une fenêtre de son appartement plusieurs fois réparties sur toute une année. On y voit les scènes les plus diverses de la vie quotidienne d’une rue "ordinaire" de Saint-Pétersbourg : ouvriers réparant la route et ses canalisations, rendez-vous amoureux, disputes etc...
Commentaires et bibliographie
Commentaire du réalisateur :
«Tishe! est né complètement par hasard, j’étais en train de préparer un autre projet en Allemagne. Tous les deux mois, je rentrais chez moi à Saint-Pétersbourg pour de me reposer trois ou quatre jours. J’ai commencé à filmer depuis la fenêtre de ma chambre sans l’intention de faire un film. J’ai pu rentrer ainsi chez moi six fois dans l’année. Et chaque fois, j’ai eu la chance de pouvoir filmer quelque chose de beau ou d’étrange.»
Extrait du commentaire de Serge Meurant publié par le Centre Pompidou, lors de la rétrospective de Kossakovski organisée en novembre 2005. On trouvera l’intégralité de ce commentaire sur le site consacré à cette rétrospective
On sait que Kossakovski se considère avant tout comme un caméraman (...)
C’est à la manière ludique et savante dont Kossakovski utilise toutes les possibilités offertes par les mouvements de caméra (zooms, panoramiques), la vitesse des images (accélérés, effet stroboscopique) et les traitements du son (son ambiant, musique) que l’on perçoit la nature réelle et l’ambition du projet.
Son sens aigu de l’observation, son attention aux moindres détails ont transformé l’enregistrement de ce qui se passait sous ses fenêtres, dans sa rue, en un théâtre où la société se donnerait à voir sur le mode de la comédie souvent, et parfois du drame.
(…)
Kossakovski se livre enfin à un travail poétique sur les saisons et les éléments de la nature qu’il traite souvent de manière abstraite. Lorsqu’il filme un pigeon perché sur le rebord de sa fenêtre, les façades éclairées par le soleil couchant, la pluie à verse qui brille sur la chaussée de myriades d’étincelles d’eau, la neige voltigeant autour des lampadaires.
Le film est sans parole. L’accompagnement musical de scènes burlesques est un clin d’oeil au cinéma muet (…)
Dans l’épilogue, une femme âgée sort de son immeuble et répète à haute voix : « Tishe ! » (en russe : « Silence ! »). (…) le véritable objet de ce qui est un appel : un chien noir nommé Tishe !