Otar IOSSELIANI
Отар ИОСЕЛИАНИ
Otar IOSSELIANI
France / Italie / Suisse, 1999, 117mn 
Couleur, fiction
Adieu, plancher des vaches
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Истина в вине!

 

 Farewell, Home Sweet Home / Farewell, Terra Firma!

 Istina v vine!

Sous titre russe : In vino veritas
 
Réalisation : Otar IOSSELIANI (Отар ИОСЕЛИАНИ)
Scénario : Otar IOSSELIANI (Отар ИОСЕЛИАНИ)
Autres personnes :
Image : William LUBTCHANSKY
Musique : Nicolas ZOURABICHVILI
Interprétation :
Nico TARIELASHVILI …le fils
Lily LAVINA …la mère
Philippe BAS …le motard
Stéphanie HAINQUE …la fille du café
Production : Pierre Grise Productions (France), Carac Film (Suisse), Alia Film, Istituto Luce
Distribution en France : Les Films du Losange
Date de sortie en Russie : 01/12/2000
 

Synopsis
L’histoire, volontairement et apparemment décousue, a pour centre de gravité un imposant manoir de briques où se croisent les membres disparates d’une famille riche et déboussolée : la maîtresse de maison qui associe la vulgarité des parvenus à la prétention aristocratique, règle la vie du château : ses trois filles, encore enfants sont soumises à une discipline stricte sous la surveillance des domestiques. Elle-même, femme d’affaires très émancipée, multiplie les rendez-vous, financiers et érotiques, où elle se rend en hélicoptère,. Le soir elle organise des fêtes extravagantes où elle tient la vedette, dansant et chantant avec son oiseau-fétiche, un marabout silencieux et omniprésent. Le mari, reclus dans ses appartements, courtise la soubrette et boit, totalement désoeuvré. Livré à lui-même, Nicolas, 19 ans, le fils aîné, passe ses journées dans la ville voisine qu’il rejoint en bateau. Il y mène une vie anonyme, plongeur, laveur de carreaux : ses amis sont des SDF, et ses petites amies, des rencontres de hasard.
 

Commentaires et bibliographie
Le vin géorgien au cinéma, expression d’un nationalisme original, Sophie TOURNON, regard-est.com, 2008
 
Ce coq à l’âne où les scènes se juxtaposent sans lien logique précis, relève de la fatrasie ou, comme le suggère l’échassier qui hante le film, du jeu verbal « marabout, bout de ficelle…. ». En effet, les scènes s’y succèdent de manière insolite, sans ordre apparent, à l’image de cette famille hétéroclite où on se croise dans l’indifférence et où on respecte des codes bien énigmatiques et manifestement vides de sens pour tous.
Otar Iosseliani a expliqué le titre de son film : « le plancher des vaches » est une expression de marin qui "portait en soi un certain mépris pour la terre ferme et exprimait le bonheur de la quitter". Un autre titre avait été envisagé : "Mon Merle ne chantera plus !"... clin d’oeil à l'un de ses précédents films, Il était une fois un merle chanteur (1970), présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 1974.
Adieu, plancher des vaches ! a reçu le prix Louis Delluc 1999. Il a par ailleurs été présenté hors compétition dans la sélection officielle du festival de Cannes 1999.
On pense, en ce qui concerne la satire sociale véhiculée par les images, à certains films surréalistes (Bunuel en particulier), mais aussi et surtout à Raymond Queneau et singulièrement à son roman Les Fleurs bleues qui exploite de manière assez proche le thème de la marginalité, qu’elle soit sociale ou psychologique : la logique qui préside à l’existence des personnages est celle du rêve et de l’imaginaire beaucoup plus que du conformisme social et moral montré (par le poète, et peut-être le cinéaste), comme définitivement vide de sens. On peut sans doute se laisser emmener avec plaisir dans le bateau de cette comédie burlesque. On s’interrogera cependant sur la richesse de l’émotion esthétique suscitée par cette humoristique rencontre entre le rêve des riches et celui des pauvres.

Sélections dans les festivals ou événements :
- Films Géorgiens sur kinoglaz.fr, kinoglaz.fr (France), 2023
- Rétrospective Otar Iosseliani à la Cinémathèque française, Paris (France), 2019
- Festival international du film de Munich, Munich (Allemagne), 2011

Images et vidéos