Anastassia LAPSOUI
Анастасия ЛАПСУИ
Anastasia LAPSUI
Markku LEHMUSKALLIO
Маркку ЛЕХМУСКАЛЛИО
Markku LEHMUSKALLIO
Finlande, 2000, 90mn 
documentaire
Sept chants de la toundra
▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪

Семь песен тундры

 

 Seven songs of tundra

 Sem pesen tundry

 
Réalisation : Anastassia LAPSOUI (Анастасия ЛАПСУИ), Markku LEHMUSKALLIO (Маркку ЛЕХМУСКАЛЛИО)
Scénario : Anastassia LAPSOUI (Анастасия ЛАПСУИ)
Décors : Anastassia LAPSOUI (Анастасия ЛАПСУИ)
Montage : Anastassia LAPSOUI (Анастасия ЛАПСУИ), Markku LEHMUSKALLIO (Маркку ЛЕХМУСКАЛЛИО)
Production : Jörn Donner Productions
 

Synopsis
C'est un film unique en son genre composé de différentes nouvelles qui nous ouvre les yeux sur la vie des Nenetses de la péninsule de Yamal. Le film est construit comme une série de récits dont chacun représente une époque différente de l'histoire du peuple nénets.
Le prologue et l'épilogue du film sont consacrés au thème des sacrifices. Les autres histoires parlent d'une jeune fille nénets qui contre la volonté de sa mère quitte son fiancé; du petit Siakko qui adresse ses prières aux dieux pour ne plus aller à l'école; de trois vieux nénetses qui organisent un sacrifice à côté de la statue de Lénine; et enfin d'un riche paysan dont les russes ont pris les rennes pour les donner au kolkhoze.
 

Commentaires et bibliographie
 
C'est la réponse du berger nenets à la bergère russe. En 1934, Dziga Vertov tournait Trois Chants sur Lénine, trilogie exaltant la joie sans bornes qu'éprouvaient les peuplades d'Asie centrale et de Sibérie à devenir soviétiques. Presque soixante-dix ans plus tard, un couple de documentaristes finlandais signe ces Sept Chants de la toundra, septuor viscéral et implacable sur la souffrance étouffée des Nenets, ethnie du Grand Nord anéantie par des décennies de russification sauvage. Plutôt que d'interviewer les derniers représentants de ce peuple en voie de disparition, Markuu Lehmuskallio et Anastasia Lapsui (elle-même d'origine nenets) leur ont demandé d'inventer (et de jouer) une fiction sur leur dignité bafouée. Le résultat est prodigieux de grâce et de sensibilité. Tourné au grand angle, dans un noir et blanc opalin d'une beauté inouïe, le film montre une Sibérie lunaire et vaporeuse où l'immensité ose être source de promiscuité. Dans la toundra cotonneuse, chaque craquement de pas, chaque frottement de peau est assourdissant. Chaque geste humain, chaque clignement d'oeil attire le regard. Le paysage ressemble à un fond d'écran blafard où chaque vie s'expose au grand jour. Une famille qui se réunit sous un arbre beckettien pour le badigeonner de sang de renne. Une fillette qui tente d'envoûter ses poupées pour ne pas être emmenée de force à l'école russe. Une adolescente qui court dans la neige pour fuir le mari bêta que sa mère lui a dégotté. Un chef de famille qui s'arrache les cheveux devant un chef de kolkhoze décidé à voler son troupeau de rennes. En sept tableaux, délicats et ciselés comme des cristaux de neige, les Nenets dévoilent les composantes cachées de leur culture : goût du sacré, obstination, flegme, sens de l'absurde. Chaque sketch reste longtemps en mémoire, comme un rêve prégnant, plein de bruits étouffés, de visages fixes et de colère rentrée. On dirait Nanouk l'Esquimau revu et corrigé par Aki Kaurismäki... - Marine Landrot pour Télérama

Sélections dans les festivals ou événements :
- Festival International du film Nancy-Lorraine (Aye Aye), Nancy (France), 2022
- Festival international Jean Rouch, Paris (France), 2018
- Festival Univerciné de Nantes, Nantes (France), 2003