L’année 1953, celle de la mort de Staline. Une bande de récidivistes récemment sortis de prison, se cache dans la taïga. Ils commètent un crime après l’autre. A la recherche de nourriture et de moyens de locomotion, ils tombent sur un village, point de chute pour deux prisonniers politiques, eux aussi amnistiés après la mort de Staline. Ces deux derniers, engagés dans un face-à-face avec les criminels, protègeront les habitants du village.
Commentaires et bibliographie
Le rôle de Kopalytch est le dernier dans la carrière cinématographique de Anatoly PAPANOV.
3ème dans le box-office cinématographique de 1988, le film a été vu par 41,8 millions de spectateurs
Interviews
Extraits des interviews réalisées par Argumenty i facty du 17 avril 2001 et traduites par Valéry Tchoulkov Alexandre PROCHKINE
"(...)Pour les repérages, moi, en pêcheur confirmé, je cherchais sciemment un bel étang abondant en poissons. Et nous avons trouvé l’endroit qu’il fallait, dans le village de Rouga, près de Petrozavodsk. Il y avait là une beauté triste, nordique, froide ; le mauvais temps aidant, on avait à la sortie une image d’un pays figé, dans l’attente des changements (...)
Pendant le tournage, j’ai habité le village même, alors que l’équipe du film logeait à Petrozavodsk même, tous voulaient du confort au quotidien. Valera PRIEMYKHOV m’a rejoint dans le village pour un certains temps. Nous étions sur la même longueur d’onde, nous travaillions aisément l’un avec l’autre. Il m’a dit un jour : « Je veux incarner l’honneur d’un officier ». Dans la foulée, je me suis demandé : « Comment peut-on jouer cela au cinéma ? ». Ce n’est qu’après que j’ai réalisé quel acteur talentueux j’ai eu l’occasion de diriger.
Viktor KOCYKH
Chaque fois j’ai assisté aux projections du film dans les prisons, on me disait : « Quel jeu ! Vous nous ressemblez. On dirait quelqu’un sorti de notre milieu ». Un spectateur ordinaire est également enclin à penser que j’avais fais de la taule, ne faisant plus qu’un avec mon personnage. Au fait, nous avons eu un très bon consultant, un responsable d'une prison de la région de Perm’. C’est d’ailleurs lui nous conseillait les tatouages à mettre (…)
Nous avons dû apprendre cette authenticité du milieu criminel. Nous n’avons jamais été en prison. Or, il fallait que notre jeu fût véridique. Souvent, dans nombre de films, on repère les fausses notes dans le jeu concernant les personnages des prisonniers, il y a du superflu, décalage par rapport à la réalité (…)
Nous avons tourné en Carélie, dans les forêts impénétrables, fourmillant de moustiques. Il se peut que ce soit dureté de l’environnement du lieu de tournage et le paysage ennuyeux sinon lugubre qui nous ont « positivement » influencé pour un jeu adéquat. Yuri KOUZNETSOV
"(...) J’ai joué un rôle qui m’était inhabituel. A ce propos, j’ai eu un petit échange avec le réalisateur. Celui-ci me demande : « A ton avis, que dois-tu jouer ? » Je réponds : « Que jouer ? Un homme normal, c’est tout ! » Il en convient : « D’accord. C’est ce qu’on va faire ». Cette confiance compte beaucoup pour moi (...)"
Ce film était sérieux, pas un simple « film d’action ». C’était un film qui a marqué, il a été important pour le pays. Cela s’apprécie.
Après, en rencontrant des spectateurs, j’ai dû défendre mon personnage, son comportement dans le film. Mais il a pris la défense, il a envoyé le mot salvateur, sinon tout aurait pu se terminer dans les circonstances beaucoup plus tragiques. J’ai justifié son comportement partout ! Au fait, j’aime jouer des personnages ambivalents, ni sciemment « bons » ou « méchants », mais ceux qui doivent décider comment s’adapter à la situation.