Roman KARMEN
Роман КАРМЕН
Roman KARMEN
Elizaveta SVILOVA
Елизавета СВИЛОВА
Yelizaveta SVILOVA
URSS, 1946, 57mn 
Noir et blanc, documentaire
Le Tribunal des peuples
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Суд народов

 

 Judgement of the people

 Sud narodov

 
Réalisation : Roman KARMEN (Роман КАРМЕН), Elizaveta SVILOVA (Елизавета СВИЛОВА)
Scénario : Boris GORBATOV (Борис ГОРБАТОВ)
Images : Roman KARMEN (Роман КАРМЕН), Boris MAKASSEEV (Борис МАКАСЕЕВ), Sergueï SEMENOV (Сергей СЕМЕНОВ)
Production : (TSSDF), Studio Central de Films Documentaires (ЦСДФ)
 
format : 35 mm
Site : mir24.tv

Prix et récompenses :
Prix Staline en 1947

Synopsis
Chronique du procès de Nuremberg qui a jugé les principaux criminels nazis. "Les vivants et les morts sont venus au tribunal des peuples ! Même invisibles ils sont présents dans la salle ! Ils sont à la tribune des accusateurs ! Tremblez, criminels !" On peut voir en gros plan les principaux criminels nazis et entendre la liste des crimes de chacun. Les dessinateurs assis dans la salle en font des caricatures. En dehors du tournage du procès lui-même le film comporte une chronique de la guerre avec un court exposé historique.
 

Commentaires et bibliographie
Images, sons et fabrique de la preuve Mettre en scène la justice du côté soviétique au procès de Nuremberg (1945-1946), Victor BARBAT, Cahiers du monde Russe 2020, Vol.61, 2020
Women film pioneers : Elizaveta Svilova, Eva MOLCARD, wfpp.columbia.edu, 2020
 
Roman Karmen a tourné son film pendant près d'un an, du 20 novembre 1945 au 29 octobre 1946, c'est à dire pendant toute la durée du procès.
"L'installation était faite de sorte à pouvoir tourner le plus possible de gros plans, afin de comprendre le degré d'épreuves, le degré d'indifférence ou le degré de conscience du danger. Il fallait pouvoir sentir à quel moment déclencher la caméra", témoigne Maxime Karmen, le petit-fils du réalisateur et directeur de la photographie Roman Karmen.
Evgueni Khaldeï travaillait au tribunal avec Roman Karmen. Son uniforme d'officier en qualité de reporter soviétique agaçait particulièrement les accusés. Jusqu'à provoquer un conflit avec Goering, numéro deux du parti nazi et successeur officiel d'Hitler, sur ordre duquel les barbares bombardèrent des villes en Europe et en Union soviétique.
"A ce moment là, un gardien a donné un coup sur la nuque de Goering, à cause de l'incident avec Khaldeï. Goering a docilement croisé les bras et mon père a pris la photo", raconte la fille du photographe Evgueni Khaldeï, Anna Khaldeï. A Nuremberg, 315 journaliste venus de 31 pays ont couvert le procès. 45 personnes représentaient l'Union soviétique. L'écrivain Boris Polevoï a raconté que les accusés s'en sont immédiatement pris aux juges. Les journaux occidentaux ont alors titré "Le procès est mené par Goering".
"Il était difficile de réfuter les arguments de Goering. A ce moment, un officier soviétique est entré dans la salle en portant un plateau sur lequel il y avait quelque chose couvert d'un tissu. Le tissu a été retiré et sur le plateau il y avait la tête d'un homme, toute séchée, réduite à la taille d'un poing. C'est un des souvenirs des camps de concentration", témoigne Alexeï Kampov, le fils de l'écrivain Boris Polevoï.
Les caricatures étaient faites par les Koukryniksy, un groupe de dessinateurs et artistes soviétiques : Mikhail Kouprianov, Porphyre Krylov, et Nicolaï Sokolov. Elles ont beaucoup plu au tribunal.
"On les autorisait dans la salle à ne pas rester à leur place et à se tenir à 14 mètres des accusés, directement devant les bancs des accusés. Mais on leur interdisait de dessiner. Ils recouraient à des astuces, en faisant semblant d'écrire quelque chose, en fait à traits rapides ils fixaient les visages des accusés" a raconté Elena Smirnova, la conservatrice du Musée de la Victoire à Moscou, sur la colline du Souvenir.
https://mir24.tv/articles/16436154/sud-narodov-nyurnbergskii-process-glazami-sovetskih-zhurnalistov

Sélections dans les festivals ou événements :
- Filmer la guerre. Les soviétiques face à la Shoah, Paris (France), 2015