C'est l'époque de la NEP (début des années 20). Un riche koulak possède une auberge dans laquelle travaile sa belle fille Tanka. La jeune fille se lie d'amitié avec un pionnier et rêve de pouvoir rejoindre le mouvement des pionniers.
Pour détourner la jeunesse des étéblissements de boissons, l'instituteur komsomol Sestrine organise un groupe théâtral de pionniers et komsomols. Le propriétaire de l'auberge convainc le voyou Sevka de tuer l'instituteur. Mais Tanka a surpris leur conversation et dénonce le plan de son beau-père qui sera arrêté et Tanka sera admise dans le mouvement des pionniers.
Commentaires et bibliographie
« Dans Tanka la tenancière (autre titre Contre le père), l'héroïne, fille d'un tenancier, qui rêve de devenir pionnière, écoute aux portes et dénonce le plan scélérat de son père de tuer l'instituteur. Le complot avorte, le père est arrêté, la fille est admise chez les pionniers, la taverne est réaménagée en salon de thé soviétique. La dernière réplique du film est: "Maintenant, tu es des nôtres." Autrement dit.- tu as trahi ton père, et tu es ainsi entrée dans notre famille collective. Lorsqu'en 1935, Eisenstein s'attaque au scénario de Rjechevski Le Pré de Bejine, il ne se prive pas de l'occasion de régler ses comptes avec Tanka la tenancière, en réinterprétant le thème. La chronologie n'est pas dépourvue d'intérêt: l'histoire de Pavlik Morozov [le meurtre d'un enfant par sa famille parce qu'il avait dénoncé son père au soviet rural] s'est produite en 1932 et le succès de Tanka la tenancière date de 1929. La conscience de masse était-elle prête à assimiler le mythe de Pavlik Morozov? L'impact du cinéma était tellement important que le mythe cinématographique ne se limitait pas à refléter le cours de l'histoire, mais provoquait les événements. »
D'après Natalia Noussinova, Gels et Dégels, p. 50