La fille du roi de Kiev, l’angélique Ludmila, épouse Rouslan, qui vient de sauver le royaume de l’assaut des barbares. Un festin célèbre l’événement. Mais la princesse est enlevée dans la chambre nuptiale par un être invisible et maléfique. Le roi maudit son gendre et promet sa fille au valeureux chevalier qui la lui ramènera. Commence alors une quête effrénée : trois courtisans ambitieux d’un côté, un paysan concupiscent et demeuré de l’autre, enfin Rouslan sur son fidèle destrier. Cependant, la princesse, séquestrée dans un palais magique, sous la garde vaine mais terrifiante de géants enchaînés, est plongée dans un sommeil léthargique par son ravisseur, après une tentative de fuite. Très vite, les croisés de l’amour, fatigués, disparaissent de l’aventure. Le seul Rouslan affrontera sans relâche les multiples sortilèges qui se dressent sur sa route. La forêt impénétrable, les sorcières aux doigts crochus métamorphosées en irrésistibles nymphes, les tigres invincibles, le roi du château maudit où est séquestrée la belle Ludmila, rien ne vient à bout de son courage et de son amour. Il délivre les prisonniers de la glace, il réduit à l’état de gnome son redoutable rival, il se bat , toujours victorieux, contre les sorcières et contre les éléments, et il découvre enfin la belle Ludmila qu’il emporte, profondément endormie. Seul le paysan lubrique mais poltron, qui avait renoncé à l’héroïsme pour jouir des plaisirs domestiques, parvient, arraché par les pouvoirs de la sorcière à la luxure conjugale, à tuer lâchement Rouslan pendant son sommeil et à ramener triomphalement Ludmila, irrémédiablement endormie, à son père. Ressuscité miraculeusement par un ermite, Rouslan se lance une nouvelle fois à la recherche de sa bien-aimée, rencontre les redoutables Petchenègues qu’il fait fuir en brandissant son prisonnier, le gnome, lequel terrifie l’armée par ses hurlements. Il rentre alors au palais, retrouve sa princesse, la réveille par la vertu d’une pierre magique, la rend à son père, qui la lui donne. Ainsi s’est construite, dans l’amour et les prouesses, la grandeur de la Russie !
Commentaires et bibliographie
Le conte, aux péripéties innombrables, est emprunté à un poème de Pouchkine. Le réalisateur a multiplié les effets spéciaux, auxquels il a juxtaposé des « effets de réel », emportant le spectateur dans l’univers merveilleux de la légende, et lui donnant aussi l’illusion de la vérité historique. L’accumulation cependant des prouesses et des prodiges peut créer une lassitude chez le spectateur et opérer à la façon du philtre léthargique par un effet certainement non voulu du réalisateur ! On regrette de ne pas toujours trouver dans la narration du poème la grâce subtile qui confère au Tour du monde de Sadko son pouvoir d’envoûtement.