Grigori KOZINTSEV
Григорий КОЗИНЦЕВ
Grigori KOZINTSEV
Leonid TRAUBERG
Леонид ТРАУБЕРГ
Leonid TRAUBERG
URSS, 1929, 95mn 
Noir et blanc, muet, fiction
La Nouvelle Babylone
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Новый Вавилон

 

 New Babylon (The)

 Novyj Vavilon

Sous titre russe : Штурм неба (Tempête du ciel)
 
Réalisation : Grigori KOZINTSEV (Григорий КОЗИНЦЕВ), Leonid TRAUBERG (Леонид ТРАУБЕРГ)
Scénario : Grigori KOZINTSEV (Григорий КОЗИНЦЕВ), Leonid TRAUBERG (Леонид ТРАУБЕРГ)
 
Interprétation
Mikhaïl GOUSSEV (Михаил ГУСЕВ) ...Poirier, vieillard
David GOUTMAN (Давид ГУТМАН) ...Patron du grand magasin
Sergueï GUERASSIMOV (Сергей ГЕРАСИМОВ) ...Loutro, journaliste
Oleg JAKOV (Олег ЖАКОВ)
Ianina JEIMO (Янина ЖЕЙМО) ...Thérèse, modiste
Andreï KOSTRITCHKINE (Андрей КОСТРИЧКИН) ...Commis principal
Elena KOUZMINA (Елена КУЗЬМИНА) ...Louise Poirier
Sofia MAGARILL (Софья МАГАРИЛЛ) ...Une actrice
Tamara MAKAROVA (Тамара МАКАРОВА)
Vsevolod POUDOVKINE (Всеволод ПУДОВКИН) ...Vendeur
Lioudmila SEMENOVA (Людмила СЕМЕНОВА) ...Vendeur
Piotr SOBOLEVSKI (Пётр СОБОЛЕВСКИЙ) ...Jean, un soldat
Evgueni TCHERVIAKOV (Евгений ЧЕРВЯКОВ) ...Soldat de la Garde nationale
 
Images : Andreï MOSKVINE (Андрей МОСКВИН)
Décors : Evgueni ENEI (Евгений ЕНЕЙ)
Musique : Dmitri CHOSTAKOVITCH (Дмитрий ШОСТАКОВИЧ)
Production : Sovkino
Distribution en France : Arkeion Films
Date de sortie en Russie : 18/11/1929
 
Sites : Allociné, IMDb
Date de sortie en France : 1971-04-30, Site

DVD avec sous-titres
Editeur : Bach Films

Synopsis
Le film est consacré à la Commune de Paris. En 1870, les soldats français partent au front, la bourgeoisie parisienne applaudit aux cris de « A Berlin ! », et continue de vivre une vie joyeuse. Dans le grand magasin « Nouvelle Babylone » c’est l’époque des soldes. La jeune vendeuse Louise est invitée au bal par son patron. Mais la fête tourne court car l’armée française est battue et les Prussiens marchent sur Paris. La bourgeoisie qui fêtait hier les soldats est prête aujourd’hui à capituler mais le peuple de Paris ne veut pas se rendre. Louise se joint aux femmes du peuple pour aller à Montmartre tenter, en vain, de convaincre les militaires de combattre l’ennemi. Et le soldat Jean, paysan rencontré et hébergé par Louise, sans bien comprendre ce qui se passe, suit les chefs militaires à Versailles. Le peuple s’insurge, investit l’hôtel de ville et organise avec enthousiasme un « gouvernement » de la commune de Paris. Mais le pouvoir regroupé à Versailles prépare la vengeance. Paris est mis à feu et à sang, les insurgés sont fusillés, parfois après avoir été jugés à la hâte par un tribunal d’exception. Louise est condamnée à mort pendant que Jean creuse des tombes, dont celle de sa bien-aimée.
 

Commentaires et bibliographie
1929: The New Babylon (Grigori Kozinstev and Leonid Trauberg), Michael CRAMER, sensesofcinema.com, 2017
La Nouvelle Babylone de Gregori Kozintsev et Leonid Trauberg, Isabelle MARINONE, Forum des Images, 2011
la Nouvelle babylone (2): dyin’ in the rain, Gobeglauber, Globeglauber.wordpress.com, 2010
À propos de l’image de la France dans quelques films soviétiques (1929-1956), Natalia IAKOVLEVA, Presses Universitaires du Midi, Le Cinéma "stalinien", 2003
Les origines du cinéma soviétique : un regard neuf, Myriam TSIKOUNAS, Cerf, 1992
La Nouvelle Babylone [scénario du film], Groupe d'auteurs, Avant-Scène du Cinéma, n°217, 1978
La Commune de Paris nouvelle Babylone, Dramaturgie, 1975
 
"Dans notre adolescence, à l’apogée de cette exaltation qu’avait provoquée l’apparition de l’art cinématographique, certaines images de films que nous ne pouvions voir nous hantaient. Ainsi celles de La Nouvelle Babylone. Elles étaient si insolites qu’elles étaient, avec les photographies du Chien andalou , les seules à paraître au diapason de notre exaltation.
Depuis, nous avons vu La Nouvelle Babylone. L’œuvre défie toute classification. Elle surgit en 1929, dix ans après Caligari, bien après la fondation de la FEKS, après le moment où le cinéma soviétique avait dégagé sa voie.
Il ne peut être question dans ce film, qui évoque pourtant sans cesse Damier, de parler de réalisme. Il ne peut être question non plus, bien qu’aucun film soviétique n’ait jamais connu une telle déformation des lignes, une telle simplification des traits, de parler à son propos de formalisme. S’il est exact, comme l’a dit Hugo, que l’œuvre épique est de l’histoire écoutée aux portes de la légende, La Nouvelle Babylone est le seul film épique authentique du cinéma.
Par ailleurs, ce film au rythme inouï, est le seul qui soit une transcription cinématographique de la chorégraphie, un extrait des Deux Orphelines de Griffith mis à part. Il est construit comme un véritable ballet, il évoque sans cesse les tableaux colorés, les plus expressifs, les plus passionnés, les plus chargés de rythme des grands ballets qui marquèrent les premières saisons, entre 1909 et 1913, du ballet russe. C’est la danse macabre du Second Empire et de la Commune de Paris."
Cinémathèque française, Soixante ans de cinéma (cité par Le cinéma russe et soviétique, L’Equerre, Centre Georges Pompidou)

"(…) Le film lyrique, d’une grande intensité dramatique, réalisé par la FEKS, donne une description cinématographique, dans un ton qui lui est propre, de la société française au temps de la guerre franco-prussienne et de la Commune. (…) A l’aide de la construction des plans, du jeu de l’ombre et de la lumière, des raccourcis et d’un montage assez habile, les réalisateurs ont réussi à reconstituer le Paris élégant bien connu, celui des brillants dandies, des cocottes, des cafés-concerts et des boulevards. Kozintsev et Trauberg ont réussi à atteindre de meilleurs résultats que Renoir dans son film Nana. Les personnages des ouvriers et les scènes de la Commune son beaucoup moins convaincants.
Le second problème qui se posait aux réalisateurs, rendre le côté émotionnel de la Commune n’a pas été résolu. (…)
L’opérateur Moskvin, déjà connu des spectateurs soviétiques pour ses travaux précédents (Le Manteau, SVD) a atteint une très grande hauteur. Dans ce film, particulièrement dans les prises de vues dans le brouillard, il nous donne des exemples complets de l’écriture cinématographique. La FEKS travaille dans un esprit collectif très uni. Cela se sent dans le travail de tous ses membres, techniciens et acteurs. (…)"
N. Feldman 25/3/1929 (cité par Le cinéma russe et soviétique, L’Equerre, Centre Georges Pompidou)

Dossier : On trouvera un dossier intéressant sur la musique de Chostakovitch pour le film sous la forme d'une interview du chef d'orcheste Olivier Holt réalisée pour le site ANACLASE. com

Sélections dans les festivals ou événements :
- L'Âge d'or du cinéma soviétique : 1924-1930, kinoglaz.fr (France), 2023
- Festival international du film de Moscou, Moscou (Russie), 2023
- Musicales franco-russes, Toulouse (France), 2019
- L'URSS des cinéastes à la Cinémathèque française. 1917-1945 : deuxième partie, Paris (France), 2017
- Fondation Jérôme Seydoux. Octobre 1917, une révolution en images, Paris (France), 2017
- L'URSS des cinéastes à la Cinémathèque française. 1917-1945 : première et deuxième partie, Paris (France), 2017
- Fondation Jérôme Seydoux. L'âge d'or du cinéma muet russe (1908-1934), Paris (France), 2015
- Journées cinématographiques, Saint Denis (France), 2012
- Cinéma Russie Institut Lumière, Lyon (France), 2012
- Journées du cinéma muet de Pordenone, Pordenone (Italie), 2011
- Rétrospective de cinéma russe au Reflet Médicis, Paris (France), 2010
- Lenine, Staline et la musique à la Cité de la musique, Paris (France), 2010
- Année croisée France-Russie, Différentes villes (France), 2010
- Rencontres internationales du cinéma du patrimoine, Vincennes (France), 2009
- Russie-France : année croisée, Moscou (Russie), 2009
- Festival des archives du cinéma russe "Belye Stolby", Belye Stolby (Russie), 2009
- Festival international du film de Moscou, Moscou (Russie), 2007
- Europalia Russia 2005, Bruxelles (Belgique), 2005
- Images Russie 1908-1930 au musée d'Orsay, Paris (France), 2005
- Festival du cinéma russe à Honfleur, Honfleur (France), 2001
- Sortie en France en salle du film :, Différentes villes (France), 1971-04-30

Images et vidéos