A noter : Bande annonce : http://www.cinereel.org/article4008.html
Synopsis
Aperçu de la vie de deux ouvriers, Sanya, 37 ans, et son compagnon adolescent de 19 ans surnommé le Moineau, qui partagent les épreuves de milliers d'ouvriers manuels dans la Russie actuelle. Les premiers problèmes apparaissent quand leur salaire est suspendu. Dans l’attente du travail et de l’argent, ils parlent, se disputent, boivent, crient et rient ensemble, en se soutenant au bord du désespoir. Leurs problèmes présents et les conflits ne viennent cependant pas à bout de leur espoir d'un avenir meilleur et de leur retour éventuel à la maison.
Commentaires et bibliographie
« Tout le monde s’est échappé d’ici sauf ceux qui n’ont nul endroit où aller. » Cette phrase pourrait être tirée du Stalker de Tarkovski, sauf que c’est l’ouvrier d’une usine de concassage de pierres de Moscou qui la prononce. Cette usine, c’est sa Zone. Figure héroïque d’hier, à présent oubliée, le prolétaire nous revient dans le film d’Andreï Greyazev se débattant au plus profond d’un cauchemar sans issue. Sanya, 37 ans, et le Moineau, 19 ans, attendent vainement depuis des mois un salaire qui ne vient pas. Avec eux quelques Ouzbeks « retenus en otages » faute d’argent. L’usine où ils travaillent, sur le point de fermer, est à l’abandon. La radio diffuse des bluettes où il n’est question que de bonheur et d’avenir radieux quand Sanya et le Moineau n’ont rien à se mettre sous la dent. Sanya voudrait quitter cette vie de chien et rentrer chez lui, à Toula, mais il n’a pas de quoi payer le billet de train. Le Moineau aimerait revenir à Komsomolsk-sur-l’Amour, mais il n’a pas de passeport. Alors que le manque d’argent empêche Sanya de dormir, le Moineau vit au jour le jour et ne songe qu’à se divertir. Cette insouciance irrite au plus haut point son compagnon et les scènes de ménage se multiplient. À Toula, tout n’est pas rose non plus. Au téléphone, Sanya ne cesse de se disputer avec sa femme et sa mère qui ne le croient pas quand il décrit la misère de ses conditions de vie et se plaint de n’être pas payé. Mais entre deux enfers, il faut savoir choisir. (Yann Lardeau)