Une actrice « de boulevard » tombe sur un scénario qui raconte le destin romantique et tragique d’une femme à la guerre. Elle est persuadée que c’est exactement le rôle qui lui convient. Mais ce n’est pas si simple d’en convaincre une équipe de tournage…
Ce scénario mince donne lieu à une multitude de péripéties, où s’accumulent et s’entrelacent les épisodes burlesques des ruses échafaudées par l’actrice de second ordre pour convaincre le réalisateur de ses dons de premier rôle dans un film au sujet dramatique, les épisodes réalistes et réellement dramatiques de ses déceptions, toujours balayées par sa volonté de vaincre les résistances du cinéaste, et les séquences triviales de comédie musicale- son pain quotidien- où elle interprète avec une drôlerie faussement vulgaire le rôle d’une femme délurée. C’est dans ce rôle qu’elle trouve la vérité de sa vie, vouée à une véritable gaieté, toute de simplicité , parodie de comédie où elle ne se reconnaît pas mais où elle obtient les applaudissements qu’elle mérite. Le parti pris du réalisateur qui fait jouer comme dans un kaléidoscope les différentes facettes de l’illusion théâtrale et des illusions sur le théâtre que nourrissent l’héroïne aussi bien que les cinéastes étourdit le spectateur comme il étourdit les protagonistes de l’histoire, et le conduit à démêler avec eux le faux du vrai.
L’émotion qui naît du film est redoublée par ce qu’on sait de la vie d’Irina Gourtchenko : sa carrière a en effet été traversée par une période sombre où on ne lui proposait que des films musicaux légers.